Pyrénées-Orientales: un épicier jugé pour avoir menacé de mort la maire de sa commune

Pyrénées-Orientales: un épicier jugé pour avoir menacé de mort la maire de sa commune

Une nouvelle illustration des violences dont les élus locaux sont victimes. Ce lundi, un épicier de 38 ans est jugé par le tribunal correctionnel de Perpignan après avoir menacé de mort la maire du Soler, son adjoint, ainsi que des policiers municipaux de cette commune des Pyrénées-Orientales.

Comme le rappelle France Bleu, les faits remontent à novembre 2022. Après que la municipalité a fermé administrativement l'épicerie de nuit du prévenu pour troubles à l’ordre public et vente illégale de tabac, le prévenu avait fait irruption dans la mairie et menacé de "mettre la ville du Soler à feu et à sang." Une plainte avait été déposée par la maire, Armelle Revel-Fourcade, et l'homme avait été placé en garde à vue.

"Ce dossier est symptomatique"

Au tribunal, l'élue sera épaulée par Me Mathieu Pons-Serradeil, qui assure à BFMTV que sa cliente "est encore assez stressée, assez choquée et traumatisée des violences qu’elle a subies et des menaces."

"Ce dossier est symptomatique de ce qui se passe depuis 2020 dans notre pays, et de la violence de plus en plus déchaînée contre les élus locaux dès lors qu’on est insatisfait de leur action ou de leurs actes", ajoute-t-il.

Face à lui, Me Matthieu Vachet, avocat de l’épicier, appelle à ne pas faire d'amalgame entre toutes les affaires. "S’accaparer cette affaire-là au prétexte de vouloir faire un exemple, légiférer, c’est sûrement nécessaire, mais ce n’est sûrement pas avec ce dossier-là qu’il faut le faire", fait-il valoir.

Dans les rues de la commune, les Solériens sont en revanche unanimes, la justice doit frapper fort. "S’il a agressé, qu’on le condamne comme il se doit", estime une habitante. "Il ne faut pas laisser faire tout ça. On n’admet plus maintenant, il y a trop de violences."

Un procès avant l'alourdissement des peines

Ce procès intervient alors que les agressions d'élus municipaux se multiplient. Le 17 mai, en marge de la démission du maire de Saint-Brevin-les-Pins, la ministre des Collectivités territoriales Dominique Faure a annoncé un alourdissement des sanctions pénales en cas d'attaques contre des élus qui seront considérées comme aussi graves que les atteintes contre des policiers.

En alignant les peines des atteintes aux élus sur celles des atteintes aux personnels en uniforme (policiers, gendarmes, pompiers...), ces sanctions iront jusqu'à 7 ans d'emprisonnement et 100.000 euros d'amende (pour plus de 8 jours d'ITT). La mesure devrait être intégrée dans le projet de loi de programmation sur la justice.

Pour l'heure, l'épicier du Soler risque jusqu'à 3 ans de prison et 75.000 euros d'amende.

Article original publié sur BFMTV.com