PSG: de Paris à Séoul, plongée dans la folie Kang-In Lee

PSG: de Paris à Séoul, plongée dans la folie Kang-In Lee

Il est le nouveau chouchou du public parisien. Pas seulement du Parc des Princes, où son nom est presque tout aussi acclamé que celui de Kylian Mbappé. En quelques mois seulement, le milieu offensif sud-coréen Kang-In Lee (22 ans) est devenu un phénomène au Paris Saint-Germain. Surtout depuis qu'il s'est enfin révélé en compétition (deux buts et une passe décisive en huit matchs). À tel point que les ventes de son maillot tutoient celles du champion du monde français, aussi bien dans les boutiques physiques qu'en ligne.

"Toutes les recrues sont faites pour des raisons sportives", rappelle prudemment Marc Armstrong, chef des revenus du Paris Saint-Germain dans une interview accordée à RMC Sport. "Cependant, c'est vrai que nous bénéficions d'avantages commerciaux importants depuis son arrivée".

Des dribbles qui plaisent

Cet été déjà, alors que son recrutement était à peine annoncé, un frémissement se faisait sentir. Le joueur n'était pourtant guère connu. Il fallait suivre les matchs du Valence CF et du Real Majorque lors des cinq dernières saisons pour se faire une idée. Deux clubs aux matchs qui n'attirent pas vraiment les foules en France.

Alors que les départs de Neymar et Marco Verratti étaient en bonne voie, les extraits de compilation d'images ont montré que Kang-In Lee pouvait devenir le nouveau joueur frisson de l'effectif. Non pas que Kylian Mbappé ne fasse pas vibrer, ou que les autres coéquipiers soient dénués de talent, mais, à l'exception d'Ousmane Dembélé, aucun d'eux n'incarne véritablement la culture du dribble, des accélérations dans les petits espaces, des gestes techniques, d'un football joga bonito qui a toujours plu et existé à Paris. "C'est vraiment un recrutement magnifique", savourait dernièrement Luis Enrique en conférence de presse. "L'avoir dans l'effectif est une chance. Il est jeune, il fait des efforts et il a une grande faim de jouer, c'est très important dans son développement."

"C'est le petit frère de la Nation, on l'a vu grandir"

La popularité va de pair avec celle, devenue exponentielle, de la pop culture sud-coréenne. C'est la Hallyu, qui se traduit littéralement par "vague coréenne". BTS, Blackpink, NewJeans, Squid Game, Parasite... Les cartons venus du pays du matin frais s'enchaînent. Et voilà désormais Kang-In Lee, qui n'a pas attendu son transfert dans un club à renommée mondiale pour être une star chez lui, où il n'a pourtant pas joué le moindre match professionnel.

Sur les nombreuses ventes de maillot, il ne fait aucun doute qu'une bonne partie est à mettre au crédit du public sud-coréen. Saenol et Seunghwan, un couple croisé à la boutique du club sur les Champs-Élysées confirment.

"On est tellement fiers de lui! C'est le prochain Son (le joueur de Tottenham, NDLR). Les Coréens viennent en France grâce à lui. Nous sommes venus de Londres pour lui. Nous voulions acheter son maillot, sentir à quel point il est populaire aussi".

Ces deux supporters le connaissent depuis... 2007. Comme l'ensemble de la Corée du Sud, en fait. Kang-In Lee n'avait que 5 ans lorsqu'il se retrouve à la télévision. Il participe à Fly Shoot Dori, une émission de téléréalité sur le football dans laquelle les candidats sont des enfants qui veulent démontrer leurs qualités. "C'est le petit frère de la Nation, on l'a vu grandir", peut témoigner Fabien Yoon auprès de RMC Sport. Ce présentateur TV et acteur français en Corée du Sud est aussi animateur d'une chaîne Youtube sur le PSG et président du fan club de Séoul. "J’habite en Corée depuis 16 ans, c'est la première fois que je vois ça", confie-t-il. "Je suis allé voir tous les matchs de l’équipe nationale, les derniers matchs amicaux et c’est simple: je n’avais jamais vu autant de maillots du PSG dans un stade autre que le Parc des Princes. Tout le monde avait le numéro 19".

Un investissement déjà rentable

Après la France et les États-Unis, la Corée du Sud est désormais le troisième marché du Paris Saint-Germain, selon Marc Armstrong. "Nous y sommes désormais le troisième club international le plus suivi sur X", souligne le dirigeant parisien.

"Nous allons ouvrir un nouveau magasin principal là-bas sur trois étages en janvier. On s'attend aussi à annoncer de nouveaux partenariats provenant de Corée du Sud. Et je ne serais pas étonné qu'on y retourne pour jouer des matchs dans les prochaines années".

Aussi, Kang-In Lee représente un atout supplémentaire pour l'ensemble du marché asiatique: "On est déjà très bien implantés en Asie. On est à Singapour, Tokyo et Shanghaï. C'est déjà un gros marché, mais grandir en Corée du Sud va aider cette croissance".

Bien sûr, le boost économique se constate aussi au Parc des Princes. Marc Amstrong avance une hausse de "20%" des fans sud-coréens qui vont au stade pour voir l'équipe. Un afflux qui se traduit aussi dans les ventes du "Stadium Tour", la visite du Parc des Princes.

Pour le transfert, le Paris Saint-Germain a déboursé 22 millions d'euros. Un investissement déjà rentabilisé? "Le succès de la signature, c'est d'abord sur le terrain et on ne mesure pas de cette façon", sourit Marc Amstrong. "Et même si on le faisait, ce serait trop tôt pour se prononcer. Mais nous sommes très contents des conséquences sportives et commerciales".

Article original publié sur RMC Sport