Le PSG et l'OM en rodage, l'OL à la peine, Lens au fond du trou... pourquoi la Ligue 1 déçoit

Le PSG et l'OM en rodage, l'OL à la peine, Lens au fond du trou... pourquoi la Ligue 1 déçoit

Monaco et Brest, les leaders qu’on n’attendait pas

Au petit jeu des pronostics d’avant-saison, ils étaient sans doute peu nombreux à avoir prédit que l’AS Monaco caracolerait en tête du championnat de France après cinq journées, et plus rares encore à se douter que le Stade Brestois serait son dauphin. Avec un onze de départ constitué de joueurs qui sont allés chercher le maintien la saison dernière, à l’image de Pierre-Lees Melou, auteur du but de la victoire sur un exploit personnel, à Reims (2-1), les joueurs d’Eric Roy ont trouvé des ressources mentales et tactiques pour inverser la tendance, et engranger, face à Reims, un troisième succès en cinq matches, confirmant ainsi leur excellent début de saison.

La dynamique est identique dans la Principauté. Sous l’égide d’un entraîneur au patronyme singulier, dont le prénom maudit avait fait couler beaucoup d’encre à son arrivée, l’AS Monaco se révèle séduisante dans le jeu. Et si elle a vu la victoire lui échapper dans les derniers instants à Lorient (2-2), la formation du Rocher a encore impressionné par la variété de son jeu, même si son entraîneur, Adolf Hütter considérait lui que son équipe n’avait pas réalisé son meilleur match de la saison.

C’est dire si le potentiel de cette équipe devrait lui permettre de jouer les premiers rôles dans son championnat domestique. Car l’AS Monaco n’aura pas l’occasion d’exporter son talent sur les pelouses européennes, puisque la meilleure équipe du championnat de France à l’heure actuelle n’est pas qualifiée pour la Coupe d’Europe.

Le néant des olympiques catastrophiques

Une mauvaise nouvelle pour la France ? Sans doute, surtout si l’on compare le jeu produit par les Monégasques au néant proposé par des équipes comme l’Olympique de Marseille et l’Olympique Lyonnais, deux équipes censées être les locomotives du football français, et dont l’une (OM) s’apprête à entamer sa campagne de Ligue Europa (à l'Ajax Amsterdam, jeudi 21h). Les deux olympiques n’ont rien de magnifique cette saison. Le départ de Laurent Blanc n’a rien résolu à Lyon, qui a encore disputé un match frôlant la purge ce week-end face au Havre (0-0). Le nouvel entraîneur Fabio Grosso, présent au Groupama Stadium dimanche soir, a pu mesurer l’étendue des dégâts et l'ampleur de la tâche qui lui incombe désormais. Un point positif ? L’OL n’est plus lanterne rouge du championnat. C’est déjà beaucoup, mais finalement assez peu compte tenu du contexte sportif délétère qui règne à Lyon.

Dans la cité phocéenne, on n’a pas attendu que la situation soit aussi cauchemardesque en termes de résultats pour entendre les travées du Vélodrome vrombir. La pauvreté du jeu et des ambitions phocéennes a eu raison de la patience des supporters, qui ont fait entendre leur colère à l’issue d’une piteuse performance de l’OM à domicile, contre Toulouse (0-0), dimanche. Accroché à ses principes, Marcelino réclame un temps d’adaptation dont il ne dispose pas au sein d’un club consommateur d’entraîneurs. "On veut mettre des choses en place, mais il faut qu’on assimile beaucoup plus vite", a reconnu Jonathan Clauss devant l’urgence de la situation. Mais pour l’instant, force est de constater que la greffe ne prend pas.

Lens, la tête sous l’eau

Un point en cinq journées. Le Racing Club de Lens n’avait jamais connu pire démarrage dans l’élite dans son histoire. Les joueurs de Franck Haise n’ont pourtant pas ménagé leurs efforts contre Metz (0-1), avec un contenu bien plus intéressant, notamment en première période, mais toute l’énergie dépensée pour se remettre la tête à l’endroit aura été vaine. Les lacunes sont encore trop saillantes. 31 tirs à 2, une partie de terrain adverse assiégée, aucun but. Florian Sotoca avait encore du mal à y croire au micro de Canal+, après la rencontre: "C’est assez inexplicable…" Dauphin du Paris Saint-Germain la saison dernière, Lens ne parvient pas encore à réunir tous les ingrédients de la recette qui lui a permis d’accrocher la Ligue des champions au terme d’une saison fantastique. Déterminé à "garder le cap pour redresser la barre", Franck Haise, l’entraîneur, ne désespère pas de voir son équipe trouver le déclic "le plus vite possible". Dès mercredien Ligue des champions, à Séville (21h, sur RMC Sport), contre le vainqueur sortant de la Ligue Europa ?

Le PSG encore en rodage

Les premières sorties du Paris Saint-Germain avaient donné un nouvel élan, et dessiné les contours d’une équipe plus audacieuse et compacte à la perte du ballon. L’incorporation progressive de joueurs comme Kylian Mbappé et Ousmane Dembélé avait participé à le rendre plus imprévisible sur le plan offensif, là où il semblait s’enliser dans un rythme monotone face à des blocs bas, contre Lorient (0-0) et Toulouse (1-1). Mais les belles promesses n’ont pas chassé tous les doutes que l’on pouvait avoir sur la constitution de cette équipe qui a concédé beaucoup d’occasions face à Lyon (4-1) et Nice (2-3). "C’est encore loin de mes exigences personnelles", a soufflé Luis Enrique à l’issue du match face à Lyon. "On doit tous progresser", a-t-il martelé samedi dernier, promettant que son équipe jouerait mieux mardi (21h, sur RMC Sport), pour son entrée en lice en Ligue des champions, face à Dortmund.

Des recrues à l’impact (très) limité

Les principaux espoirs offensifs de l’OM reposaient sur ses épaules de serial buteur. C’est en tout cas de cette façon que l’attaquant gabonais Pierre-Emerick Aubameyang a été intronisé par ses dirigeants, lesquels se félicitaient d’avoir trouvé un attaquant de classe mondiale, susceptible de faire oublier tout ce que Alexis Sanchez avait pu apporter à l’équipe la saison dernière. Mais pour l’instant, contrairement au Chilien, Aubameyang ne parvient pas à tirer son équipe vers le haut. Son formidable doublé face au Panathinaïkos et sa prestation d’ensemble le 15 août laissait augurer d’un avenir prometteur, mais le Gabonais a décliné depuis, enchaînant les prestations décevantes.

Très en vue lors de son arrivée à Rennes, en provenance de Lorient, Enzo Le Fée connaît lui aussi un sérieux coup de moins bien, que son entraîneur, Bruno Genesio, a tenté d'expliquer: "On fait beaucoup de travail tactique, plus que les autres années, et du coup, peut-être que lorsque les joueurs entrent sur le terrain, leur cerveau est très accaparé par ce qu'ils doivent faire et dans certaines situations, ça les bloque un peu."

Pressenti pour être l’une des révélations de la saison, le milieu de terrain offensif islandais Hakon Haraldsson ne s’est pas encore illustré par un coup d’éclat avec le LOSC, il a même vu son temps de jeu se réduire comme une peau de chagrin au fil des journées.

Comme tous les autres joueurs cités plus haut, l’attaquant portugais Gonçalo Ramos bénéficie de circonstances atténuantes au PSG, avec un entraîneur qui n’a pas encore trouvé la bonne formule, y compris en attaque, où la concurrence est rude cette saison. Il n’empêche, l’attaquant portugais est apparu emprunté et en manque de réussite lors de ses premières sorties, ce qui pourrait lui coûter sa place mardi, au profit de Randal Kolo Muani, qui pourrait ainsi connaître sa première titularisation, après seulement 26 minutes de jeu depuis son arrivée. Un choix, s'il est confirme, qui s'apparenterait à un sacré désaveu pour le Portugais.

Article original publié sur RMC Sport