Proche-Orient : comment apaiser le débat à l’université ?

Une discussion critique permettrait d'apaiser le débat et le climat de violence qui règne dans nos universités depuis l'attaque du 7 octobre 2023.   - Credit:THIBAUT DURAND / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
Une discussion critique permettrait d'apaiser le débat et le climat de violence qui règne dans nos universités depuis l'attaque du 7 octobre 2023. - Credit:THIBAUT DURAND / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

Depuis plus de deux cents ans, l'université est le foyer de la discussion critique qui s'autorise à aborder toutes les questions vives qui préoccupent et divisent la société, sans exception. Qu'on se réfère aux Lumières, à la rationalité ou, plus simplement, aux méthodes et à la norme de vérité, le maître mot commun est celui d'une critique qui consiste à examiner objectivement une réalité complexe et souvent confuse pour tenter de mieux la comprendre.

À ce titre, nos établissements d'enseignement supérieur devraient être le lieu privilégié pour interroger les opinions antagonistes au sujet de la guerre en cours au Proche-Orient. Or, nous constatons au contraire qu'un climat de violence s'y installe alors que l'analyse rationnelle et informée devrait s'y imposer.

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Bien entendu, l'université est aussi le lieu de rencontres organisées par les uns ou les autres, dans lesquelles les différentes expressions partisanes devraient pouvoir exprimer leurs thèses et leurs programmes. Mais il nous semble important de rappeler ici qu'une controverse véritable ne se réduit pas à ces prises de parole dans lesquelles les idées, les convictions et les passions se donnent libre cours, mais généralement sans grand souci de construire une réflexion critique et contradictoire solide.

Simplification du débat

La discussion critique, au sens universitaire, ne doit pas être confondue avec l [...] Lire la suite