Les poussins de manchots empereurs, premières victimes de la fonte de la banquise en Antarctique

Sur cinq colonies surveillées dans la région de la mer de Bellingshausen, à l'ouest de l'Antarctique, toutes sauf une ont subi une perte de poussins "catastrophique".

Les manchots empereurs seront-ils la première espèce polaire à disparaître en raison du réchauffement climatique ? Une étude scientifique parue le 24 août 2023 constate quoi qu'il en soit une mortalité totale et "sinistre" des poussins dans plusieurs colonies de l'Antarctique, à la suite de la fonte record de la banquise ces derniers mois.

Perte de tous les poussins

Sur cinq colonies surveillées dans la région de la mer de Bellingshausen, à l'ouest de l'Antarctique, toutes sauf une ont subi une perte "catastrophique" de 100% de poussins, qui se sont noyés ou sont morts de froid lorsque la glace a cédé sous leurs minuscules pattes. Ils n'étaient pas assez matures pour affronter de telles conditions, rapportent les chercheurs dans Communications : Earth & Environment, une revue du groupe Springer Nature.

"Il s'agit du premier échec majeur de la reproduction des manchots empereurs dans plusieurs colonies en même temps en raison de la fonte des glaces de mer, et c'est probablement un signe de ce qui nous attend à l'avenir", a déclaré à l'AFP l'auteur principal Peter Fretwell, chercheur au British Antarctic Survey. "Nous le prévoyions depuis un certain temps, mais le voir réellement se produire est sinistre", a-t-il ajouté.

Une reproduction complexe et fragile

Lors du printemps de l'hémisphère sud de l'année dernière - de la mi-septembre à la mi-décembre - la banquise antarctique, qui se forme par congélation de l'eau salée de l'océan, avait atteint des vitesse de fonte record, avant de chuter en février à son plus bas niveau depuis le début des mesures satellitaires, il y a 45 ans. Or cette fonte précoce est intervenue au beau milieu de la période de reproduction des manchots empereurs, déjà complexe et fragile.

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