Pourquoi jeunes et vieux ne se comprennent pas (toujours) ?

« La cantchine », «  quoicoubeh », « ya R », « le seum »… Les tics de langage des « nouvelles générations » sont un inépuisable vivier à panique plus ou moins feinte : et si jeunes et vieux finissaient par ne plus pouvoir se comprendre ? Soit une énième variation de l'angoisse étreignant l'humanité depuis ses origines : et si la fin du monde arrivait après-demain ?

De fait, le langage est une sacrée glu (mot désuet ?) à lien social. Selon Robin Dunbar, professeur émérite de psychologie évolutionnaire à Oxford et spécialiste incontesté du cerveau et du comportement social des primates (que nous sommes, aussi), il s'agit même du premier des « sept piliers de l'amitié ».

À savoir, les grands critères qui nous font nous rapprocher de nos congénères selon la règle générale du « qui se ressemble s'assemble ». Et à ce titre, partager un langage commun est un préalable majeur pour que nous ayons envie d'investir du temps pour quelqu'un, de nous sentir proche de lui, de l'intégrer dans les couches les plus intimes de notre réseau social et d'être disposé à l'aider lorsqu'il en aura besoin – et réciproquement. Mais alors, pourquoi, depuis tout ce temps, l'humanité n'a-t-elle pas évolué pour parler tout le temps pareil avec tout le monde ? Faire du mythe de Babel (enfin, avant l'érection de la tour) une réalité ?

Avec qui s'allier et sur qui taper

Parce que les humains sont ces belles saloperies qui, s'ils sont des cadors pour s'allier et réussir ensemble ce qu'ils n'aur [...] Lire la suite