"Pipigate" : le ministre de la Justice belge contraint de s'expliquer au Parlement

"Pipigate" : le ministre de la Justice belge contraint de s'expliquer au Parlement

Le ministre belge de la Justice se souviendra sûrement de son 50e anniversaire. Trois de ses invités sont accusés d'avoir uriné sur une voiture de police stationnée devant son domicile dans la nuit du 14 au 15 août.

Le ministre Vincent Van Quickenborne été auditionné jeudi devant le Parlement après l'ouverture d'une enquête le 23 août. Il a affirmé au Parlement belge ne pas avoir vu trois invités à sa fête d'anniversaire uriner sur un fourgon de police devant son domicile et a présenté ses excuses pour l'incident qui fait scandale.

"Je voudrais m'excuser auprès de tous les agents de police du pays [...] Je comprends tout à fait que cela les ait indignés. C'est absolument inadmissible", a-t-il déclaré lors d'une audition extraordinaire qui a duré trois heures devant les députés de la commission Justice.

"Je les ai appelés et je les ai insultés", c'est ce que Vincent Van Quickenborne a dit aux trois suspects. Il a assuré avoir fait avancer l'enquête en demandant aux trois suspects de se présenter au parquet, qui a pu les faire auditionner.

Le ministre dévoile ses images

Dès que l'affaire a éclaté, le 23 août, avec les révélations de plusieurs médias flamands ayant vu les images des trois invités en train de se soulager sur le fourgon, Vincent Van Quickenborne a assuré ne pas avoir été présent à ce moment-là et ignorer tout de ces agissements.

Mais le lundi 4 septembre, la chaîne publique flamande VRT a mis en doute sa version, sur la base d'autres images auxquelles elle a eu accès.

NICOLAS MAETERLINCK / BELGA / AFP
Le ministre de la Justice belge doit s'expliquer devant le Parlement après que des invités de son anniversaire auraient urinés sur une voiture de police devant son domicile. - NICOLAS MAETERLINCK / BELGA / AFP

Le lendemain, le ministre a alors décidé de montrer à une autre chaîne ses propres images, provenant de caméras fixées sur son habitation, où on le voit visiblement éméché en train de raccompagner son dernier invité sur le pas de la porte à 4 heures du matin.

Sur ces images, on voit le ministre s'incliner en arrière comme pour mimer le geste de quelqu'un qui urine, au côté de son ami qui semble hilare.

Prudent, le ministre qualifie plutôt ce geste de "celui d'un jeu de guitare", affirmant toutefois qu'il avait l'esprit embrumé au moment des faits.

Il a aussi affirmé que son dernier invité, un de ses meilleurs amis, n'avait "rien à voir avec les incidents" qui ont marqué la fête de ses 50 ans.

L'affaire, baptisée "pipigate" par les médias belges, met en difficulté ce responsable libéral flamand, ciblé par des demandes de démission émanant de plusieurs syndicats de police.

Le Premier ministre Alexander De Croo, qui a fait un bref passage à la fête d'anniversaire, a lui-même été questionné jeudi par un journaliste lors d'une conférence de presse à Bruxelles qui portait sur un autre sujet.