Quand Patrick Besson se fait complice d’Albertine Sarrazin

Patrick Besson rend un hommage complice à l’autrice de « L’Astragale » et de « La Cavale ». - Credit:
Patrick Besson rend un hommage complice à l’autrice de « L’Astragale » et de « La Cavale ». - Credit:

Avec Albertine Sarrazin (1937-1967), vingt-neuf ans de vie, dont sept en prison, l'écrivain et chroniqueur du Point Patrick Besson, qui lui rend un bien joli hommage, a ceci au moins en commun : de vieux parents d'abord. Ceux d'Albertine Damien adoptèrent la petite à Alger, alors que le père médecin militaire avait déjà 58 ans. Cette enfant, il l'avait faite à sa domestique et, le remords venu, sans doute, ce littéraire alcoolique en avait espéré un rayon de joie pour les vieux jours de son couple. Mauvais calcul.

Rebaptisée Anne-Marie R, puis Annick en prison, elle mourra, comme le rappelle Besson, d'une négligence médicale sans savoir que son père adoptif était son vrai père. Mais en ayant appris, à 10 ans, par un « ami de la famille », un certain Albert, ce qu'est le viol. Et c'est son nom marital, Albertine Sarrazin, choisi par l'écrivaine, qui éclatera sur les couvertures de ses deux romans publiés en même temps, coup de génie de Jean-Jacques Pauvert, en 1965, La Cavale, son vrai premier opus, et L'Astragale.

Deuxième point commun entre Patrick et Albertine : quatre étages pour monter chez Besson aux Abbesses. On saura tout. Quatre étages pour fuguer du pensionnat-école de Doullens, où la carrière de délinquante de cette élève par ailleurs surdouée l'a menée. Résultat du saut : un os cassé. Et au pied du mur franchi : un amoureux, Julien Sarrazin. « L'Astragale n'est plus un os, c'est une noce : celle d'Albertine avec Julien, la littérature et le succè [...] Lire la suite