Le parquet requiert la mise en examen de quatre policiers après un mort en garde à vue à Saint-Malo

Le parquet de Rennes a requis la mise en examen de quatre policiers pour homicide involontaire après la mort d'un jeune homme en garde à vue à Saint-Malo en 2019, a appris l'Agence France-Presse (AFP) vendredi soir auprès du procureur.

Le parquet a "requis le 7 mars 2023 du magistrat instructeur la mise en examen de quatre policiers du chef d'homicide involontaire", a fait savoir à l'AFP le procureur de la République de Rennes, Philippe Astruc, confirmant une information de Ouest-France.

Le 9 février 2019, Allan Lambin, 19 ans, est mort dans une cellule du commissariat de Saint-Malo où il avait été placé en garde à vue quelques heures plus tôt.

Ce soir-là, le jeune homme et son père rentraient au camping où ils devaient retrouver des amis. Dans la nuit et sous la pluie, le jeune conducteur rate l'entrée du site et la voiture finit dans le fossé.

À l'arrivée de la police, le jeune homme aurait proféré des insultes avant de faire l'objet d'une "interpellation compliquée", selon le parquet de Saint-Malo, dessaisi ensuite au profit du parquet de Rennes.

Hémorragie au niveau du thorax

Au commissariat, il est vu à 22H40 par un médecin. A 00H30, le médecin constate un problème médical et le décès est prononcé un peu plus tard.

Une information judiciaire a été ouverte en février 2019 pour homicide involontaire et non-assistance à personne en danger.

L'autopsie avait révélé une hémorragie au niveau du thorax et une mort par asphyxie, selon l'avocate de la famille, Me Hélène Laudic-Baron, précisant que le rapport toxicologique faisait état de "0,81 g d'alcool par litre de sang".

L'avocate a déposé plainte pour "faux et usage de faux". Car, a-t-elle relevé, "la fiche de surveillance de garde à vue indique qu'Allan était allongé sur sa banquette entre 22H40 et 0H30, alors que le rapport de l'IGPN (Inspection générale de la police nationale, ndlr) décrivant la vidéosurveillance de sa cellule indique qu'il gît au sol depuis 22H40, à la suite de son malaise".

Le procureur a indiqué ne pas savoir "dans quel délai le magistrat instructeur envisage de répondre à (ses) réquisitions".

Article original publié sur BFMTV.com