Comment les ours parviennent à hiberner en évitant les problèmes veineux

Comment l'ours peut-il hiberner plus de quatre mois sans que son risque de caillots sanguins n'augmente ? Une équipe de chercheurs a tenté de comprendre ce phénomène.

Pour passer l’hiver, l’ours brun hiberne plus de quatre mois : immobile, sa température baisse de 37°C à 33°C et son pouls ralentit fortement, mais le risque de former des caillots sanguins n’augmente pas. Pour comprendre ce phénomène, une équipe germano-suédoise de chercheurs a comparé, dans la revue Science, les protéines du sang prélevé chez des animaux en hibernation, puis lorsqu’ils étaient en pleine activité l’été suivant.

Une protéine qui disparait presque du sang en hiver

Leur étude a montré qu’une protéine plaquettaire appelée HSP47 présentait la plus grosse différence de concentration et disparaissait presque du sang en hiver. Cette protéine, qui n’est pas un facteur de coagulation, favorise l’activation par les plaquettes des neutrophiles, des cellules du sang qui jouent un rôle majeur dans la formation des caillots sanguins. Ce mécanisme se produit aussi chez l’être humain.

Pour s’en assurer, les chercheurs dirigés par Tobias Petzold de l’Hôpital universitaire de Munich en Allemagne se sont tournés vers des volontaires qui devaient rester allongés un mois dans le cadre d’une expérience de simulation de vol spatial de la Nasa et du Centre aérospatial allemand : au bout d’une semaine, la concentration HSP47 a aussi commencé à baisser dans leur sang.

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Une nouvelle piste pour prévenir la formation de caillots sanguins ?

Des taux plus bas que la moyenne ont aussi été retrouvés dans le sang de personnes tétra ou hémiplégiques, ainsi que chez des truies immobilisées après leur mise bas. Les risques de coagulation sont réduits par la baisse de réactivité des plaquettes, une stratégie plus souple que celle des rongeurs hibernants tels que marmottes et écureuils où les plaquettes sont stockées dans le foie.

La formation de caillots sanguins est à l’origine de thromboses veineuses qui peuvent provoquer des phlébites et, beaucoup plus grave, des embolies pulmonaires. Elle est plus fréquente en cas[...]

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