Les ONG demandent une révision des objectifs "insuffisants" de réduction des émissions de l'UE

Les ONG ont demandé mercredi une révision de la Commission pour chaque capitale dans des secteurs tels que le transport routier, les bâtiments, l'agriculture, les déchets et les petites industries.

Elles affirment que les quotas et les ambitions climatiques globales de l'UE sont "alarmantes et décalées" par rapport aux objectifs définis par l’accord de Paris sur le climat et ne protègent pas les droits humains fondamentaux.

La demande concerne une récente mise à jour du "règlement sur la répartition de l'effort", qui fait partie d'un paquet législatif historique de l'UE visant à réduire d'ici 2030 de 55% les émissions de gaz à effet de serre dans l'UE.

Les quotas sont déterminés en fonction de la richesse des pays. Il a été révélé en début de semaine que l'Allemagne est susceptible de dépasser de 150 millions de tonnes ses objectifs en matière d'émissions.

"Notre avis est que le niveau actuel auquel ces allocations sont fixées est loin de l'action requise pour que l'UE contribue à sa juste part dans la réalisation de l'objectif de 1,5°C de l'accord de Paris", insiste Romain Didi, coordinateur des politiques de gouvernance climatique et de droits de l'homme pour CAN Europe.

"Si tous les pays du monde agissaient comme l'UE en termes d'ambition, nous assisterions à une augmentation catastrophique du réchauffement de trois degrés d'ici la fin du siècle".

"Nous avons besoin d'une plus grande ambition pour permettre des réductions d'émissions plus importantes à court terme et aller bien au-delà de l'objectif climatique actuel et insuffisant de l'UE pour 2030 de -55 % pour atteindre au moins des réductions d'émissions brutes de -65 % d'ici la fin de cette décennie", ajoute-t-il.

La Commission a déclaré à Euronews qu'elle prendrait en compte la demande de révision interne faite par les deux ONG, mais réfute l'allégation selon laquelle la décision de mise en œuvre est en violation avec les droits fondamentaux.

"La décision de la Commission remplit les obligations légales établies dans le règlement sur la répartition de l'effort, qui respecte les droits fondamentaux et observe les principes reconnus par la Charte des droits fondamentaux de l'Union européenne", répond un porte-parole de l’institution.

Cependant, CAN Europe et le GLAN contestent cette affirmation.

"De nombreux effets du changement climatique, tels que l'intensification des phénomènes météorologiques extrêmes, menacent en fait les droits humains fondamentaux des personnes au sein de l'UE et au-delà, en particulier les groupes qui sont déjà marginalisés ou plus vulnérables", explique Romain Didi. "En particulier, l'urgence climatique menace le droit à la vie, aux moyens de subsistance et à un environnement sain, et pèse lourdement sur notre santé physique et mentale".

La Commission doit maintenant adopter une décision de réexamen dans un délai de 16 semaines, avec une extension possible de 22 semaines. Cette réévaluation pourrait alors être contestée devant la Cour de justice de l'Union européenne.