OM: comment Marcelino fait face aux premiers vents de tension et de contestation

OM: comment Marcelino fait face aux premiers vents de tension et de contestation

Marcelino voulait que son OM soit intraitable à domicile. Et que le Vélodrome reste une "forteresse imprenable", pour reprendre des termes largement répétés par les joueurs depuis le début de saison. Marseille n’a pas encore perdu à la maison, mais le match nul, dimanche face à Toulouse (0-0), et surtout le jeu souvent triste proposé par les hommes de Marcelino ont déjà entamé la patience des supporters marseillais. En témoignent la première bronca de la saison, les fameux chants "Mouille le maillot ou casse-toi" entonnés par les virages et le face-à-face entre les leaders de supporters et les joueurs, têtes basses, face aux Ultras.

Marcelino, combattif, comprend l’agacement des supporters

Les supporters s’ennuient, réclament un peu de folie et beaucoup de caractère. Cette pression-là, Marcelino la comprend et la vit comme un nouveau défi. Imposer ses idées, retourner les sceptiques et montrer que ses principes de jeu peuvent enflammer les foules, telle est sa mission. L’entraineur espagnol a déjà exercé dans des ambiances chaudes et devant un public très exigeant, notamment à Valence, Séville ou Bilbao. Il sait que Marseille est un cran largement au-dessus, en termes de pression, et confie souvent avoir été impressionné et séduit par le Vélodrome et la ferveur des fans de l’OM. Hors de question pour lui de baisser les bras. Il se murmure même que les propos d’Adil Rami, pronostiquant le fait que Marcelino ne terminera pas la saison, l’ont surpris et un peu agacé. Marcelino garde confiance, et se donne comme mission d’être à la hauteur de ce que représente l’OM, de l’exigence qui entoure le club et des passions qu’il suscite un peu partout en France.

Déjà quelques doutes sur le niveau des recrues ?

Est-ce que cela passera par des ajustements tactiques ? Marcelino n’est pas fermé à l’idée de faire évoluer son système, même s’il veut encore se donner du temps. En ce sens, l’aveu de Pau Lopez dimanche montre effectivement qu’il faudra pas mal de patience. Le gardien espagnol a reconnu que les Olympiens éprouvent quelques difficultés à s’adapter aux consignes et à ce que demande l’entraîneur espagnol. Rien à voir avec le marquage individuel et le pressing haut d’Igor Tudor… Marcelino veut une défense un peu plus basse et des transitions très rapides vers l’avant. Ce qui demande de grandes qualités techniques et beaucoup de précision dans les sorties de balle. Les premiers doutes s’installent donc, à Marseille, au sujet de l’effectif et de sa capacité à s’adapter aux souhaits de Marcelino. Les prestations d’Aubameyang et de Correa, dimanche, voire celles de N’Diaye ou Kondogbia lors des précédents matchs, ont déjà douché l’enthousiasme suscité par le mercato marseillais.

Marcelino aimerait plus de prises d’initiatives et plus de caractère

Marcelino, lui, promet de ne rien avoir à reprocher aux joueurs. C’est sa version officielle, mais son discours est différent, face à ses troupes. Marcelino demande à ses joueurs plus de caractère et plus d’initiatives. Trop concentrés à respecter les consignes de leur coach, les Olympiens, un peu bridés, en oublieraient parfois de se lâcher un peu, de dépasser certaines fonctions. Marcelino va aussi devoir régler l’un des dossiers chauds de son vestiaire, celui d’Azzedine Ounahi. Quatre matchs de suite sans jouer une seule minute, le coach espagnol le laisse sur le banc, même s’il affirme ne pas avoir de problème avec lui.

Le staff estime qu’Ounahi ne fait pas assez d’efforts à l’entrainement

Selon nos informations, le staff olympien estime tout de même que le milieu de terrain marocain ne fait pas assez d’efforts à l’entrainement. Le joueur, lui, s’impatiente, ne comprend pas qu’il soit aussi peu utilisé et surtout qu’il ait été positionné, lors des premiers matchs, sur un côté, avec une charge défensive à assumer. Le départ d’Ounahi était d’ailleurs pressenti cet été mais l’OM n’aurait pas reçu d’offre satisfaisante. Dans l’idéal, Ounahi souhaiterait un système avec un milieu plus renforcé pour pouvoir exprimer ses qualités. Au sein du groupe, certains joueurs ont également le sentiment de souffrir au cœur du jeu, avec une équipe coupée en deux entre les quatre défenseurs et les quatre joueurs à vocation offensive. Et justement, les grands rendez-vous arrivent (Ajax, PSG, Monaco). Tous à l’extérieur, loin de la pression du Vélodrome. Tous face à des équipes qui pourraient avoir le contrôle du ballon. Inquiétant.. ou idéal pour mettre en valeur les principes de jeu de Marcelino ?

Article original publié sur RMC Sport