Nicolas Boukhrief, réalisateur de « Comme un fils » : « Les Roms sont les damnés de la Terre »

Vincent Lindon en professeur persuadé de pouvoir éduquer un jeune sans-papiers roumain (Stefan Virgil Stoica) dans le film Comme un fils, de Nicolas Boukhrief.  - Credit:Le Pacte
Vincent Lindon en professeur persuadé de pouvoir éduquer un jeune sans-papiers roumain (Stefan Virgil Stoica) dans le film Comme un fils, de Nicolas Boukhrief. - Credit:Le Pacte

« Voir derrière chaque calamité une chance », disait Churchill. Comme un fils*, le nouveau film de Nicolas Boukhrief (Le Convoyeur, Made in France, Trois jours et une vie…), en salle ce mercredi 6 mars, nous offre une double illustration de ce principe. La première calamité consiste, pour Viktor (Stefan Virgil Stoica), un jeune Rom, à s'endormir dans la maison qu'il est venu cambrioler. La seconde est, pour Jacques Romand (Vincent Lindon), professeur d'histoire injustement suspendu, de découvrir en rentrant chez lui ce garçon endormi sur son lit.

Ni l'un ni l'autre ne le savent encore, mais cette « rencontre » inopinée est ce qui va sans doute permettre à chacun de sortir de l'impasse dans laquelle il se trouve. Romand va regagner la foi en son métier en apprenant à Viktor à lire et à écrire ; Viktor va trouver en Romand le libérateur qui va lui permettre d'échapper à l'emprise de son oncle – enfin, de l'homme qui se dit son oncle et le force à voler, allant jusqu'à le tabasser quand le butin n'est pas assez important.

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Évidemment, il faut du temps pour que cette opération « gagnant-gagnant » se mette en place, et c'est ce cheminement que nous invite à suivre Comme un fils. Film d'action ? Non, bien sûr, si action signifie cascades et poursuites en voiture. C'est bien plus, bien mieux : une histoire qui distille, tranquillement mais sûrement, un suspense de tous les instants, d [...] Lire la suite