Nantes-Toulouse: le mystère du trophée disparu de la Coupe de France 1957

Nantes-Toulouse: le mystère du trophée disparu de la Coupe de France 1957

Ce samedi 29 avril, le Toulouse Football Club a l’occasion d’ajouter une ligne à son palmarès jusqu'ici assez mince. Opposés à Nantes en finale de la Coupe au Stade de France, Brecht Dejaegere, Branco Van den Boomen et Maxime Dupé peuvent rejoindre Guy Roussel, Pierre Cahuzac et René Pleimelding dans la légende du club haut-garonnais.

Les derniers cités étaient en effet sur le pré du stade Yves-du-Manoir lors de la finale de la Coupe de France 1957, remportée par le TFC face à Angers (6-3) dans ce qui reste aujourd'hui la finale la plus prolifique de l'histoire de la compétition. Le premier trophée de l’histoire d’un club… dissout. Car oui, le Téfécé d'aujourd'hui, présidé par Damien Comolli, a été fondé en 1970, soit bien après le succès en Coupe de France, sous le nom de l’Union Sportive de Toulouse, avant de prendre l’appellation de “Toulouse FC” en 1979.

“Je n’étais pas au courant”

Cette Coupe de France 1957 a donc été remportée par le Toulouse Football Club premier du nom, fondé en 1937 et dissout en 1967 après son absorption par le Red Star FC. Un trophée que les dernières générations… n’ont jamais vu, puisqu’il s’est mystérieusement volatilisé. Et pour cause, même les membres de l’équipe de l’époque ne le savaient pas. “Ah bon, la coupe a disparu? Je n'étais pas au courant, expliquait le gardien Guy Roussel, dernier survivant de cette folle épopée, sur le site du club en 2017. J'ai toujours chez moi le petit trophée qui trône sur un meuble. Il y a le petit ange dessus qui est tombé avec le temps, on a essayé de le souder mais ça ne tient pas bien et donc on le manipule avec précaution.”

Mais qu’est devenue cette Coupe de France? Une chose est sûre, elle est bien arrivée sur les bords de la Garonne, selon Guy Roussel. Et pourtant, les Toulousains de l'époque n'étaient pas rentrés tout de suite chez eux. A l'époque, le vainqueur de la Coupe de France allait affronter le vainqueur de la Coupe d'Angleterre. En l'occurrence Aston Villa... que Toulouse a battu à Paris, avant de redescendre tranquillement en train.

Pour Didier Pitorre, supporter et historien du Tef - qui possède le maillot rouge et blanc de cette finale - “des gens se souvenaient avoir vu le trophée exposé pendant un moment dans la vitrine” d’un fournisseur de chasse - partenaire du club à l’époque - située derrière la place du Capitole. "Les anciens de l'époque m'avaient dit que la Coupe était longtemps restée chez un partenaire rue Mirepoix, raconte-t-il cette semaine à RMC Sport. Elle y est restée très longtemps. Après, sans doute au siège... mais le club a changé de siège et elle a disparu."

Une réplique dans le bureau de Comolli

A-t-elle été volée? Égarée dans des cartons? Fondue? Revendue? Le mystère demeure et il ne devrait pas être résolu, étant donné qu’une grande partie des membres de l’effectif sont décédés. Et les entourages ne sont pas bien renseignés sur le sujet. Pareille mésaventure était arrivée au Stade Rennais, qui avait égaré deux trophées... pour finalement les retrouver, des décennies et même un siècle plus tard pour le deuxième.

Cette épopée de 1957 provoque beaucoup d’émotions chez les suiveurs du Téfécé, et pas seulement parce que la coupe a mystérieusement disparu. À l’époque, le succès de la bande à Guy Roussel est passé totalement inaperçu, tant dans la presse que pour les célébrations dans une ville où le rugby faisait foi à l’époque. Pour preuve, le club a insisté auprès de la mairie pour que les vainqueurs soient reçus au Capitole.

Afin de retrouver - un peu - le sourire, le club a fait une demande au comité de la Coupe de France en 2017, pour les 80 ans du TFC. Requête acceptée, puisque une réplique trône dans le bureau de Damien Comolli. Mais rien ne remplacera jamais l’originale, à jamais le premier trophée glané par les footballeurs de la ville Rose. Quoi de mieux que d’en ajouter une deuxième cette année? Elle serait à coup sûr chouchoutée avec le plus grand soin dans l’armoire à trophées pour éviter de nouvelles mésaventures.

Article original publié sur RMC Sport