Nantes-Toulouse: les Canaris entre rêve du doublé et vertige de la descente

Nantes-Toulouse: les Canaris entre rêve du doublé et vertige de la descente

Avant l'outrancière domination du Paris Saint-Germain depuis le rachat qatari, il faut remonter à 2000 pour trouver trace d'un doublé en Coupe de France. C'était déjà le FC Nantes. Face au Toulouse FC, samedi soir au Stade de France, cette rare performance peut être rééditée. Mais alors qu'elle était déjà inespérée la saison, cette deuxième finale prend une toute autre dimension pour les Nantais. L'enjeu ne limite sans doute pas seulement à une ligne au palmarès et à une qualification en Ligue Europa. Peut-être bien qu'elle engage l'avenir du club.

Au coup de sifflet final, le FCN devra déjà se tourner vers une deuxième finale. Celle sur la pelouse du Stade Brestois, moins de 96 heures plus tard (mercredi 21h00). Les deux voisins comptent 32 points et se disputent la première place de non-relégable. Malheur au vaincu: il ne lui restera plus que cinq matchs pour éviter la descente en Ligue 2. Au regard de la dynamique du moment dans le bas de tableau, tout porte à croire que ce match ne sera pas qu'une question de jeu et que le mental aura son rôle. "Il faut faire un peu abstraction de cette situation, le temps de la semaine de la finale. Il faudra ensuite vite se replonger dedans", avance prudemment Florent Mollet.

Repris par Éric Roy, Brest reste sur une série de cinq matchs sans défaite avec deux victoires. En face, il n'y a plus de succès depuis le 12 février. Comme si la vaillante double confrontation contre la Juventus en Ligue Europa avait coupé les jambes. "On n'est pas conscient que le danger de la relégation nous guette. Peut-être qu'en étant dans la zone rouge, on va enfin réagir", avait alerté Antoine Kombouaré mi-avril après une défaite cuisante contre le concurrent Auxerre. "On est une équipe de merde", avait-il renchéri.

"Compliqué de switcher" pour Kombouaré

Voilà donc le FC Nantes en plein paradoxe. Avec d'un côté la ferveur populaire et l'excitation des joueurs pour le trophée, et de l'autre un entraîneur qui se serait peut-être bien passé de ce rendez-vous à un tel moment. "Je pèse mes mots: bien sûr que c'est monstrueux ce qu'on va être capable de faire en gagnant cette Coupe. Mais je n'oublie pas: il y a le championnat qui est là dans un petit coin de ma tête, a déjà prévenu Antoine Kombouaré. Je ne suis pas content de ce qu'on fait en ce moment. Il y a la survie du club et c'est beaucoup plus important qu'une Coupe de France. Peut-être que les joueurs arrivent à switcher, mais c'est un peu compliqué pour moi. Après la finale, j'aurai un groupe à gérer quel que soit le résultat".

Il semble malgré tout plus simple d'imaginer le FC Nantes s'appuyer sur le boost de confiance que peut procurer un sacre à Saint-Denis pour ensuite s'imposer - ou éviter la défaite - contre Brest... puis face au RC Strasbourg, qui compte lui aussi 32 points avant la 33e journée. Mais avec un tel calendrier, il est surtout impossible d'occulter le spectre d'une fatale spirale négative qui commencerait contre Toulouse.

"Rien ne va changer dans notre préparation"

Dans tous les cas, le club de Waldemar Kita sera dos au mur. C'est peut-être ce qu'il lui faut, après avoir été capable de battre Lens et l'OL pour arriver en finale, tout en ayant subi une gifle 3-0 contre Reims et avoir dû gratter un but à la dernière seconde contre Troyes (2-2). "Cette histoire de Nantes qui choisit ses matchs, c'est depuis le début de la saison, souscrivait Daniel Riolo dans l'After Foot sur RMC. Des joueurs dans cette équipe sont largement meilleurs que dans 60% des clubs de notre championnat. En qualité de joueurs, ils doivent être première partie de tableau".

Dans ce sprint final, Ludovic Blas, héros de la demi-finale face à l'Olympique Lyonnais, est attendu au tournant. Histoire que sa probable fin d'aventure ne soit pas gâchée. "Rien ne va changer dans notre préparation, elle sera la même que d’habitude, affirme-t-il dans un entretien accordé aux médias de la FFF. Il n’est jamais bon de rajouter des choses en plus. Mais il va falloir que l’on montre sur le terrain ce que l’on est capable de réaliser. Comme on est dans une situation compliquée, c’est difficile mais on sait que l’on a réussi de très belles choses en Coupe d’Europe dans des matches importants. Il va falloir retrouver ces ressources pour cette finale puis se maintenir en fin de saison. Ce que l’on a fait en Ligue Europa n’a rien à voir mais tous les matches peuvent nous servir. Il faut surtout garder en tête la demi-finale contre Lyon. Je pense que ce sera une finale serrée, où la moindre erreur pourra être fatale".

Si le FC Nantes s'impose au Stade de France, les supporters feront la fête sans les joueurs. Contexte oblige, le club n'a pas prévu de festivités. "D'un côté, il y a match mercredi. De l'autre, ne pas célébrer avec nos supporters... c'est difficile, admet Florent Mollet. Ça aurait été beau de faire une tournée dans la ville. Mais la priorité, c'est le match à Brest, mercredi". Selon Presse-Océan, le club espère pouvoir organiser des festivités au terme de la saison. En cas de maintien.

Article original publié sur RMC Sport