Montrouge FC, US Villejuif... les mesures drastiques de clubs amateurs après l'agression d'éducateurs par des parents

La dernière agression d’un éducateur a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase pour le club du Montrouge FC 92. Le club des Hauts-de-Seine a alors pris une décision radicale: interrompre les entraînements prévus du 18 au 22 décembre pour toutes les catégories, des U6 aux seniors. "Les éducateurs du club, tous formés, diplômés par la FFF pour la plupart, doivent rester maîtres de leurs décisions et de leur équipe. Pour la très grande majorité d’entre eux, il ne s’agit pas de leur métier, et ils laissent famille et loisirs de côté le temps d’un après-midi, d’une journée voire parfois d’un week-end, pour s’occuper de nos enfants, vos enfants", indique le club dans un communiqué.

Menace avec un couteau, problèmes de comportement, insultes… Le Montrouge FC a voulu marquer le coup pour tenter d’éradiquer cette montée de la violence. "Il y a eu une énième agression verbale et physique à l’encontre d’un de nos éducateurs. On s’est trop longtemps tu. C’était la fois de trop. Les éducateurs devaient donner leur ressenti et leur insécurité sur le lieu de travail qu’ils exercent, confie Guillaume Rigelo, responsable et éducateur du pôle jeunes du Montrouge, au micro de RMC Sport. Ça concerne une minorité qui dépasse les bornes. On est confronté directement à l’entourage d’un joueur. On est agressé soit physiquement, soit verbalement par des insultes ignobles."

"Un projet familial autour de l’enfant" qui passe mal

Le comportement de certains parents - une minorité au sein du club de Montrouge - exaspère les éducateurs mais aussi les autres parents. "Il y a beaucoup trop de violences. Les parents doivent se remettre en cause. On a tous envie que nos enfants réussissent mais ça doit rester un loisir", soutient Isabelle, maman d’un joueur de 15 ans.

Guillaume Rigelo estime que les éducateurs ne "sont pas suffisamment protégés" en raison de l’absence de sanction "assez lourdes" pour les agresseurs. "Il faut qu’on puisse avoir des moments d’échange avec les instances. Il y a des dérives de certains parents qui pensent qu’il y a un projet familial autour de l’enfant."

En attendant de voir d'éventuelles améliorations, le club des Hauts-de-Seine a donc décidé de suspendre les entraînements cette semaine. "Les éducateurs ont très bien réagi. C’est une bonne chose d’arrêter les entraînements", selon Ramy, 16 ans, licencié au club. Une décision comprise par une grande majorité des parents, enfants mais aussi de quelques instances.

Une décision semblable a également été prise à l'US Villejuif, qui va même plus loin. "A compter de la reprise du 8 janvier 2024, toutes les séances d'entraînement se dérouleront à huis clos. L'accès sera interdit à toute personne étrangère à l'encadrement du club (...) jusqu'à nouvel ordre", indique le club du Val-de-Marne (94). Avec l’espoir qu’une solution soit rapidement trouvée pour que le football reste un sport populaire et sain.

Article original publié sur RMC Sport