La minute antique : pourquoi les athlètes étaient-ils nus ?

Athlète représenté sur un vase daté du Ve siècle avant J.-C. - Credit:© A. Dagli Orti / © NPL - DeA Picture Library  / Bridgeman Images
Athlète représenté sur un vase daté du Ve siècle avant J.-C. - Credit:© A. Dagli Orti / © NPL - DeA Picture Library / Bridgeman Images
 - Credit:
- Credit:

C'est une vérité qui se donne à voir sur à peu près tous les vases antiques : quand on fait du sport, en Grèce, on le fait nu. D'ailleurs, en grec, « nu » se dit gymnos, qui a donné « gymnase » Le sport et la nudité, pour autant, n'allèrent pas toujours ensemble. « Ils s'avancèrent, tout ceinturés, au milieu de l'arène », écrit Homère dans l'Iliade à propos de deux héros lors des jeux donnés en l'honneur de Patrocle. Une ceinture, parfois appelée perizôma, qui cachait le sexe, précise Thucydide décrivant les Spartiates d'autrefois.

Alors comment la nudité s'est-elle imposée dans le sport ? La faute, nous dit Pausanias, à l'athlète Orsippos de Mégare, qui, en 720 avant notre ère, perdit son perizôma pendant la course. Il l'aurait même fait exprès, afin de s'alléger… L'usage se répandit ensuite parmi les entraîneurs, à cause d'une femme cette fois : une certaine Kallipateira qui, née dans une famille d'illustres sportifs, brava l'interdiction faite aux femmes d'assister aux Jeux sous peine de mort. Elle voulait soutenir son fils, qu'elle entraînait, et se travestit. Quand son fils triompha, « transportée de joie, note Pausanias, elle jeta son habit d'homme, sauta par-dessus la barrière qui la tenait renfermée avec les autres maîtres, et fut connue pour ce qu'elle était. » C'était au Ve siècle, Kallipateira fut épargnée en raison du pedigree de la famille, mais imposa malgré elle aux coachs cette obligation… de transparence.