Mathieu Blanchard, dans l'enfer d'un ultra-trail

Il a les traits tirés, les joues creusées et les yeux enfoncés, stigmates des « finishers » des ultra-trails. Attablé, en terrasse, face au massif du Mont-Blanc qui l’a tant éprouvé durant 20 heures et 54 minutes, Mathieu Blanchard, tente de récupérer devant deux œufs au plat et une tranche de pain complet. Dimanche 3 septembre, quelques heures après avoir passé la ligne d’arrivée, l’athlète de 35 ans marche comme un petit vieux perclus de rhumatismes : « on ne peut pas me toucher, lâche-t-il, j’ai trop mal. Cet UTMB a été un calvaire de A à Z ! ». Pour un homme que la douleur transcende, l’aveu est de taille.

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171 kilomètres à pied, ça use, ça use ... Sponsorisé par Salomon, le Franco-canadien possède une soixantaine de paires, dont quelques prototypes. © Virginie Clavières/Paris Match

L’Ultra-trail du Mont-Blanc est le Graal des courses d’endurance en milieu naturel, avec 171 kilomètres de distance et 10 000 mètres de dénivelé. Tous ceux qui s’y frottent savent que ça va piquer : courir les sentiers caillouteux, monter et descendre les chemins escarpés, de jour comme de nuit, flinguent les cuisses et les articulations, détraquent les intestins, fait s’emballer le cœur et cavaler le cerveau. Le coureur passe par tous les états. Le pire côtoie le meilleur. La joie, l’effondrement. « On peut être un vrai ...


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