Marseille: le directeur technique du pôle France de gym condamné à six mois avec sursis pour harcèlement moral

Le directeur technique du pôle France de gymnastique de Marseille, Vincent Pateau, a été condamné jeudi à six mois de prison avec sursis pour harcèlement moral à l'encontre de sportives mineures qu'il avait entraînées dans cette structure de haut niveau.

Pas d'interdiction d'exercer

Relaxé pour les faits qui lui étaient reprochés par deux des cinq plaignantes, M. Pateau a également été condamné à 10.000 euros d'amende par le tribunal correctionnel de Marseille. A l'audience, fin mars, le parquet avait requis une peine de quinze mois de prison avec sursis. En revanche, aucune interdiction d'exercer son métier n'a été prononcée. Souhaitant une telle mesure, la procureure Véronique Fabron avait laissé celle-ci à l'appréciation du tribunal. Ni M. Pateau ni son avocat n'ont souhaité réagir après le jugement.

Depuis quelques années, la gymnastique mondiale est secouée par de nombreuses affaires, dont la plus retentissante a éclaté autour de Larry Nassar, ex-médecin de l'équipe américaine, condamné en 2018 pour avoir agressé sexuellement au moins 265 gymnastes. Après cette affaire sans commune mesure, des gymnastes du monde entier ont pris la parole pour dénoncer des pratiques abusives, mettant au jour une culture toxique au sein de leur discipline.

Brimades, remarques sur le poids, moqueries, propos grossiers ou blessants: dans les plaintes qu'elles avaient déposées à l'encontre de M. Pateau, les cinq jeunes sportives, toutes mineures au moment des faits, avaient décrit ce qu'elles vivaient comme une "atmosphère de terreur", selon les mots prononcés devant le tribunal par l'une d'elles.

"Les méthodes mises en oeuvre pour accompagner les athlètes de haut niveau dans un dépassement de soi doivent connaître les limites de la loi", avait lancé la procureure dans son réquisitoire, se félicitant "que ces méthodes d'entraînement fassent leur entrée dans le prétoire". Tout en reconnaissant des "erreurs", de la "maladresse" parfois, Vincent Pateau s'était défendu pied à pied face à la présidente Julie Delorme, lors de l'audience du 31 mars. Contacté après l'audience par l'AFP, il avait aussi pointé du doigt les effets néfastes de la recherche de la performance et de la pression de l'entourage.

Dans ce même dossier, un ex-entraîneur du pôle France de Marseille, Pierre Ettel, sera lui aussi jugé pour harcèlement moral, le 7 novembre, après la plainte d'une des cinq gymnastes ayant visé M. Pateau.

Article original publié sur RMC Sport