Maroc : le frère de Bilal Kissi raconte la mort de son frère tué à jet-ski par des gardes-côtes algériens

De nombreux proches de Bilal Kissi à ses funérailles au Maroc jeudi 31 août. Le jeune homme a été abattu par les garde-côtes algériens alors que lui et un autre jet skieur traversaient la frontière maritime entre l’Algérie et le Maroc.
De nombreux proches de Bilal Kissi à ses funérailles au Maroc jeudi 31 août. Le jeune homme a été abattu par les garde-côtes algériens alors que lui et un autre jet skieur traversaient la frontière maritime entre l’Algérie et le Maroc.

FAITS DIVERS - Alors que le parquet marocain a ouvert une enquête pour expliquer les « circonstances du décès » d’un vacancier franco-marocain, tué mardi 29 août avec un autre jeune Marocain par des tirs des gardes-côtes algériens dans une zone frontalière, de premiers témoignages émergent.

Après avoir pénétré dans l’espace maritime algérien Bilal Kissi et Abdelali Mechouer ont été visés par des gardes-côtes algériens, comme le raconte le frère de Bilal, témoin de la scène. « On voit le zodiac algérien de la gendarmerie algérienne. On les voit arriver, ils nous foncent dedans », a expliqué Mohamed Kissi auprès de BFMTV.

Bilal était parti en jet ski de la plage de Saïdia, au nord-est du Maroc, à la frontière avec l’Algérie, avec son frère Mohamed et leur cousin Abdelali Mechouar, un ressortissant marocain. Smaïl Snabé, un ami présenté comme un Franco-Marocain par les médias marocains, était également présent.

Les quatre jeunes gens étaient chacun sur un jet-ski. « On ne s’entendait pas avec les bruits de la mer, il m’a juste fait un geste comme ça de la main Il faut rentrer », a également relaté le frère du défunt. Ensuite, « ça a commencé à rafaler derrière nous. Moi je n’ai pas été touché mais je suis tombé en panne », a-t-il ajouté. Par chance, il a été récupéré sain et sauf par la marine marocaine alors qu’il fuyait les lieux à la nage.

Auprès du Parisien, Fadila, une amie de Bilal confirme l’effarement de ses proches face à ce drame. « Avant de partir faire du jet-ski, il était en train de s’amuser avec ses copains, il était content. Il a fait des bisous à ses deux filles, âgées de deux mois et un an et demi. Prendre cinq balles alors qu’on est en train de s’amuser, ce n’est pas normal », a-t-elle confié vendredi au journal.

La fille de Fadila poursuit : « Mon frère était avec eux en vacances. Il m’appelle à trois heures du matin (dans la nuit de mardi à mercredi) pour me raconter que la marine marocaine avait retrouvé son jet ski », se remémore-t-elle. « Le lendemain matin, nous avons appelé la marine algérienne. Personne n’était au courant de cette disparition, mais ils ont quand même noté nos noms. C’était étonnant ».

« Perdus » en mer

Malgré un appel à témoin sur les réseaux sociaux au Maroc et en Algérie, le corps de Bilal est finalement découvert sur la plage de Saïdia mercredi. Vendeur de vêtements au marché de Clichy-sous-Bois, Bilal a été enterré jeudi au Maroc, en présence de dizaines de proches dans le village de Bni Drar, près de Oujda, une ville limitrophe de l’Algérie.

Le corps d’Abdelali Mechouar, tué aux côtés de Bilal Kissi, se trouve encore côté algérien, selon les médias marocains, qui ont précisé que Smaïl Snabé avait pour sa part été blessé mais interpellé par les autorités algériennes. La diplomatie française a d’ailleurs confirmé la mort de Bilal et « l’incarcération d’un autre compatriote en Algérie dans un incident impliquant plusieurs de nos ressortissants ».

Mohamed Kissi avait précédemment raconté au site Al Omk qu’ils s’étaient « perdus » lors de cette virée en jet-ski avant de se retrouver « en Algérie », à court d’essence.

« Un zodiac noir algérien est venu vers nous et a commencé à zigzaguer comme s’ils voulaient nous renverser », avait-il également raconté. « Ils ont tiré sur nous. Ils ont tué mon frère et mon ami. Ils ont arrêté mon autre ami ».

Comme indiqué par Le Parisien, le parquet de Paris confirme avoir « été avisé par le quai d’Orsay du décès d’un homme de nationalité franco-marocaine à proximité des côtes algériennes », « au titre de sa compétence nationale concurrente sur les faits commis à l’étranger par ou sur des Français ». Mais à ce stade, aucune enquête n’a été confirmée coté français.

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