Une mairie bretonne s'inquiète d'un projet de centre d'accueil pour sans-abris venus de Paris

La mairie de Bruz s'inquiète mardi d'un projet d'installation sur cette commune de 18.000 habitants au sud de Rennes d'un centre d'accueil pour des personnes sans logement venant de Paris. Ce projet ferait partie d'un dispositif national d'accueil temporaire en région.

"Nous ne sommes pas favorables à l'installation d'un tel sas sur notre commune, dans ces conditions que nous jugeons indignes", écrit le maire Philippe Salmon (DVG) dans un communiqué.

Terrain "pollué" à proximité d'une voie ferrée

La mairie bretonne a critiqué notamment le choix du terrain, qui jouxte la voie ferrée et qui est "pollué par des hydrocarbures et des métaux lourds".

De plus, les personnes déplacées dans ce centre d'accueil temporaire ne le seraient pas "par choix" et leurs conditions d'accueil ne sont "guère satisfaisantes". "Chaque résident serait livré à lui-même pour trouver de quoi se nourrir, avec toutefois certaines aides potentielles (...)", alerte Philippe Salmon. Contactée, la préfecture d'Ille-et-Vilaine n'a pas réagi dans l'immédiat.

Ce centre, d'une capacité de 50 places, accueillerait, selon le maire, "des personnes qui vivent à la rue et pour lesquelles aucune solution de logement n'a été trouvée dans la capitale". "Le gouvernement a donc décidé de déplacer ces populations dans les régions et veut créer des sas d'accueil pour dispatcher les personnes", ajoute-t-il.

Un centre d'accueil temporaire jusqu'à 2024-2025

Après trois semaines maximum passées dans ce "sas", les personnes accueillies rejoindraient un centre d'hébergement d'urgence "dans un des départements de la région".

Ce seront "des gens qui travaillent, des gens qui ne travaillent pas, des étrangers, des Français, des Européens, des mineurs, des majeurs, des personnes isolées, des familles", a précisé lors d'une réunion en mairie lundi soir le secrétaire général de la préfecture Matthieu Blet, cité par Ouest-France.

La mairie, rappelant qu'elle entretient 22 logements pour accueillir des migrants en attente de régularisation, dénonce "le choix de l'État de mettre des moyens pour la création de sas transitoires plutôt que sur le développement de structures pérennes d'accueil et d'hébergement".

Selon la préfecture d'Ille-et-Vilaine, le centre d'accueil de Bruz serait ensuite fermé "fin 2024 ou début 2025". Selon des associations interrogées par Ouest-France, cette échéance permet de lier le projet de déplacer les sans-abris de Paris vers la province pendant les Jeux Olympiques qui auront lieu à l'été 2024 et dont la plupart des épreuves auront lieu en région parisienne.

Article original publié sur BFMTV.com