Macron demande aux profs d’enseigner « chronologiquement » l’Histoire, ils répliquent que c’est déjà le cas

« L’histoire doit être enseignée chronologiquement et l’instruction civique, devenir une matière essentielle. Chaque semaine, un grand texte fondamental sur nos valeurs sera lu dans chaque classe puis débattu », a annoncé Emmanuel Macron.
« L’histoire doit être enseignée chronologiquement et l’instruction civique, devenir une matière essentielle. Chaque semaine, un grand texte fondamental sur nos valeurs sera lu dans chaque classe puis débattu », a annoncé Emmanuel Macron.

ENSEIGNEMENT - «  Pourquoi je parle autant de l’école ? Parce que c’est le cœur de la bataille que l’on doit mener, parce que c’est à partir de là que nous rebâtirons la France », a expliqué Emmanuel Macron dans un entretien réalisé pendant ses vacances au fort de Brégançon et publié ce mercredi 23 août dans Le Point, alors que la rentrée scolaire pointe le bout de son nez.

Comme depuis le début de son second quinquennat, Emmanuel Macron fait de l’éducation nationale l’une des priorités de sa rentrée politique. Le chef de l’État y consacre une partie de l’interview, avec entre autres pistes potentiellement éruptives, le rabotage des vacances scolaires estivales et la refonte des programmes d’histoire.

« L’histoire doit être enseignée chronologiquement et l’instruction civique, devenir une matière essentielle. Chaque semaine, un grand texte fondamental sur nos valeurs sera lu dans chaque classe puis débattu », a précisé le président de la République. Il explique aussi vouloir renforcer « la formation des enseignants » d’histoire et d’instruction civique.

De quoi faire bondir les professeurs d’histoire. « On est un peu interloqués (...) Il y a difficilement moins chronologique que le programme de première par exemple : on commence en 1789 et on s’arrête en 1920 », a réagi sur franceinfo Christine Guimonnet, secrétaire générale de l’Association des professeurs d’histoire-géographie.

« L’histoire, ça n’est pas une succession de dates »

Elle dénonce un discours « très surplombant, comme d’habitude ». « L’histoire ça n’est pas une succession de dates, c’est un emboîtement de processus, c’est du travail sur les sources, du décryptage, de l’analyse, c’est une matière scientifique qui se construit patiemment avec les élèves », s’agace-t-elle.

Au sujet de l’enseignement moral et civique (EMC), qu’Emmanuel Macron veut renforcer, « c’est très louable », assure Christine Guimonnet, « mais pour cela, il faut nous donner des heures et pas les prendre sur d’autres matières ». Sur Twitter, le groupe Histoire-Géo du SnesFSU réagit lui aussi, de manière ironique.

« En plus d’enseigner l’histoire chronologiquement, il serait temps de se mettre à enseigner la géographie avec des cartes, les mathématiques avec des nombres, et l’EPS en pratiquant des activités physiques et sportives », a-t-il grincé.

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