Météo France annonce un épisode de chaleur pour la rentrée, les explications d’un prévisionniste

Un prévisionniste de Météo France explique au « HuffPost » les raisons de la montée des températures dans le sud-ouest jusqu’en Bretagne la semaine prochaine.

Les températures vont grimper jusqu’à 35 degrés en Nouvelle-Aquitaine ce lundi 4 septembre.
Les températures vont grimper jusqu’à 35 degrés en Nouvelle-Aquitaine ce lundi 4 septembre.

MÉTÉO - Dix jours après une canicule tardive record dans l’Hexagone, le pays va encore suffoquer. Dès ce dimanche 3 septembre, les températures vont gravir des échelons jusqu’à dépasser les 30 degrés dans certaines villes du sud, de l’ouest et du centre de la France. Une poussée de fièvre est attendue pour la rentrée lundi avec des valeurs atteignant les 35 degrés en Nouvelle-Aquitaine, où des records locaux de températures risquent d’être battus. Et l’épisode de chaleur va durer, et s’étendre jusqu’en Bretagne en fin de semaine.

Pourquoi l’été joue-t-il aux prolongations ? Peut-on parler de vague de chaleur estivale ? Est-ce une manifestation du changement climatique ? Patrick Galois, ingénieur prévisionniste à Météo France, a répondu aux questions du HuffPost.

Quel phénomène météorologique explique l’arrivée de la chaleur en France ?

Elle s’explique par une dépression du côté du Portugal. À l’avant de cette dépression, un flux va fait remonter un air chaud en provenance d’Afrique du Nord et du Sahara. Cet air chaud va, petit à petit, remonter vers le nord de la France, et sera associé à des conditions anticycloniques ainsi qu’à un fort ensoleillement. C’est pourquoi on risque d’atteindre la semaine prochaine des températures remarquables pour la saison (l’automne météorologique a débuté le 1er septembre NDLR).

Quelles sont les régions qui seront les plus affectées par cette montée des températures ?

On s’attend à une poussée de fièvre dans les régions de l’ouest et du sud en début de semaine prochaine. Ensuite, la chaleur va se propager dans le nord du pays. Pour lundi, les températures pourraient grimper à 35 degrés, voire 38 degrés, dans la région Nouvelle-Aquitaine, ainsi que sur le nord de la Midi-Pyrénées.

Sur une grande partie de la France, les températures vont rester à un niveau très élevé toute la semaine, avec parfois des records pour un mois de septembre qui pourront être battus dans certaines villes du quart du sud ouest. Ça pourrait être le cas à la Rochelle, où l’on prévoit 36 degrés lundi, une valeur qui dépasse le précédent record mensuel de cette ville (34,4 degrés le 7 septembre 2021 NDLR). Pareil du côté de Cognac, où les 37 degrés risque d’être dépassés, la température maximum atteinte dans cette ville en septembre est jusqu’ici de 36 degrés.

Ce qui est notable, c’est que cet épisode de chaleur va remonter jusqu’à la Bretagne, et jusqu’aux plages du Finistère. Dans cette région, l’été a été plutôt maussade et elle a été épargnée par la vague de chaleur d’août. À Brest, avec une trentaine degrés, on pourrait même atteindre lundi la journée la plus chaude depuis le début de l’année.

Peut-on parler de vague de chaleur tardive ?

Pour l’instant, on ne parle pas encore de vague de chaleur, car des critères doivent être atteints au niveau de la température moyenne à l’échelle nationale. Mais plutôt d’un épisode de chaleur assez durable.

L’épisode persistera effectivement pendant plusieurs jours. Les 35 degrés seront atteints dans le Sud-Ouest lundi, et seront franchis mercredi ou jeudi dans les régions du Centre-Val de Loire ou de la Bourgogne. Il faudra attendre vendredi ou le week-end prochain, avec l’arrivée de pluies et d’orages, pour voir peut-être ces températures chuter.

Est-ce rare d’atteindre de telles températures au mois de septembre ?

Oui, le phénomène est remarquable, car des records locaux de températures risquent d’être battus. Mais malheureusement avec le changement climatique, ces épisodes de chaleur tardifs sont de moins en moins rares. À telle enseigne que chaque mois de septembre depuis 2017, des records mensuels sont battus dans au moins une ville de l’Hexagone. En 2020 par exemple, on avait dépassé les 35 degrés un 15 septembre à Lille. Le mois de septembre s’annonce à l’image de l’été 2023, qui se classe à la 4e place des étés les plus chauds connus en France.

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