Pour quelques médailles de plus

« Jeux olympiques de la Grèce antique. Le vainqueur de la course de chars est salué et reçoit la couronne de champion », d’après une œuvre de De Courten (1880). - Credit:Bridgeman Images
« Jeux olympiques de la Grèce antique. Le vainqueur de la course de chars est salué et reçoit la couronne de champion », d’après une œuvre de De Courten (1880). - Credit:Bridgeman Images
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« La gloire […] est d'un prix inestimable pour les vainqueurs : c'est pour elle qu'on trouve beau même de recevoir des coups de pied », écrit l'auteur satirique Lucien de Samosate au IIe siècle de notre ère. En réponse à notre époque « d'or et de platine », comme dirait Jul, le rappeur qui a allumé la flamme olympique à Marseille en remerciant « la zone », il est souvent avancé, en effet, que les athlètes de l'Antiquité ne concouraient aux Jeux olympiques, eux, que pour une simple couronne d'olivier, preuve de leur désintéressement. C'est vrai… et ce n'est pas vrai. D'abord, outre la couronne d'olivier, on rendait hommage à l'athlète vainqueur par une procession, des poèmes composées en son honneur et même une statue à son image, dressée à Olympie ou dans sa cité d'origine. L'athlète entrait ainsi dans la légende, ce qui ne l'empêchait pas d'être, en outre, récompensé de manière très concrète : libéré de toute charge fiscale, nourri à vie aux frais de sa ville, il pouvait accéder à des responsabilités politiques et faisait même parfois l'objet d'un culte (« honoré à l'égal des dieux », précise Lucien). Bref, il aurait pu tout à fait dire, comme Jul : « J'ai réussi, maintenant, ils veulent ma life » (Mental d'or et de platine, 2021). Et même ajouter « Merci la zone ! », du grec ancien zonê, la ceinture.

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