Logements sociaux : le nombre de ménages en attente n’a jamais été aussi élevé

Près de 2,5 millions de ménages sont en attente d’un logement HLM. L’Ile-de-France, Lille et la côte méditerranéenne sont particulièrement touchés.

LOGEMENT - Du jamais-vu en France et un bien triste record. Le nombre de ménages en attente d’un logement social a atteint 2,42 millions fin 2022, un niveau qui n’a jamais été aussi élevé, selon un communiqué de l’Union sociale pour l’habitat (USH) publié vendredi 12 mai.

Cela représente une hausse de 7% par rapport à 2021, détaille l’USH, qui représente les bailleurs sociaux publics et privés. A titre de comparaison en 2016, 2,05 millions de ménages étaient en attente.

Ce chiffre intègre à la fois les ménages en attente d’une première attribution et ceux déjà logés dans le parc HLM et en attente d’une mutation, au nombre de 797.000, a précisé une porte-parole de l’USH.

Des ménages éligibles renoncent

« La demande présente dans tous les territoires est particulièrement marquée en Ile-de-France, sur le littoral atlantique, la côte méditerranéenne, le Genevois français et la métropole lilloise », détaille l’organisation dans un communiqué.

Le chiffre ne tient pas compte des ménages éligibles à un logement social mais qui renoncent « compte tenu des délais d’attente importants et trop souvent rédhibitoires que connaissent certains territoires », ajoute l’USH.

« Après des mois de déni gouvernemental, la crise du logement est aujourd’hui bien installée, et l’augmentation continue du nombre de ménages en attente d’un logement social en est l’illustration la plus criante », déplorent les bailleurs sociaux.

Moins de construction à cause de la hausse des coûts

Alors que la production de logements neufs dégringole, victime de la hausse des coûts de construction et des restrictions de l’accès au crédit, les acteurs du logement accusent de plus en plus ouvertement l’exécutif de trop peu agir sur ce front.

« L’affaiblissement des moyens financiers des organismes HLM, la diminution des APL (aides personnalisées au logement, NDLR), la hausse du taux de TVA sur la production neuve et l’absence de portage politique du sujet du logement par l’exécutif, depuis 2017, ont eu pour conséquence immédiate une baisse de la production de logements sociaux », fustige la présidente de l’USH, Emmanuelle Cosse.

« Il est urgent de faire l’inverse ce qui a été fait : renforcer les aides à la pierre, mettre un terme aux ponctions opérées annuellement sur les bailleurs sociaux, mobiliser le foncier public pour construire plus de logements sociaux », ajoute-t-elle.

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