Ligue des champions: que vaut vraiment le Panathinaïkos, adversaire de l’OM en tour préliminaire?

Ligue des champions: que vaut vraiment le Panathinaïkos, adversaire de l’OM en tour préliminaire?

Il y a un moment que son trèfle ne lui porte plus vraiment chance. Après avoir été un géant dominateur sur les pelouses de Grèce, le Panathinaïkos a perdu de sa superbe ces dernières années. Fondé en 1908, le club historique d’Athènes, dans lequel sont passés les Français Djibril Cissé, Sidney Govou et Jean-Alain Boumsong, a été poussé hors du trône national par ses principaux rivaux. Même s’il reste une entité forte et historique de la République du football hellénique, son palmarès commence à devenir poussiéreux, avec 20 titres de champion (le dernier en 2010), 19 Coupe de Grèce et une finale de Ligue des champions perdue en 1971 (2-0 contre l’Ajax Amsterdam de Johan Cruyff).

Après avoir terminé deuxième de la dernière Super League 1 (qui se dispute dans un format particulier, avec une saison régulière et une seconde phase avec deux poules distinctes), derrière l’AEK Athènes, le Panathinaïkos va défier l’OM au troisième tour préliminaire de la Ligue des champions. Le match aller est prévu ce mercredi à Athènes, le retour le 15 août au Vélodrome. Avant de se frotter aux Marseillais, les vice-champions de Grèce ont sorti les Ukrainiens du SK Dnipro-1 au tour précédent. En s’imposant à l’aller dans un match délocalisé en Slovaquie (1-3), puis en concédant le nul au retour à domicile (2-2), face à une équipe décimée par une intoxication alimentaire.

Le Slovène Andraz Sporar comme principale menace

L’homme providentiel de cette double confrontation se nomme Andraz Sporar. L’avant-centre de 29 ans a marqué à l’aller, avant de claquer un doublé au retour. A 29 ans, l’international slovène (44 sélections, 8 buts) s’annonce comme la plus grande menace pour l’OM. Le n°9 (1,86m) a inscrit 14 réalisations en 37 apparitions la saison dernière (toutes compétitions confondues). Passé notamment par le Sporting et Braga, c’est le joueur du Pana avec la valeur marchande la plus élevée selon Transfermarkt (5 millions d’euros). Même s’il n’a pas non plus un profil de top player. "Quand il était au Portugal, ce n’était pas dingue. Ce n’est pas non plus un attaquant de classe mondiale", souffle notre consultant Kevin Diaz.

A ses côtés, il faudra surveiller le Brésilien Bernard. Passé par Everton et le Shaktar Donetsk, l’ailier brésilien de 30 ans, arrivé l’été dernier après une pige aux Émirats arabes unis, ne manque ni d’adresse ni d’expérience. "C’est un bon petit joueur, avec un style à la Valbuena", illustre Kevin Diaz, qui alerte également l’OM sur les qualités de Tonny Vilhena (28 ans). Transféré cet été de l’Espanyol Barcelone (3 millions d’euros), après une saison en prêt à la Salernitana, le milieu de terrain néerlandais (15 sélections) affiche un solide bagage technique, même s’il manque un peu d’impact dans ses interventions.

Un coach sans grande expérience, un capitaine convalescent

Filip Djuricic (31 ans), l’autre recrue estivale, ressemble également à un renfort intéressant. L’international serbe (41 sélections, 5 buts) a notamment évolué à Southampton, à Benfica ou à la Sampdoria. Il travaille désormais sous les ordres de son compatriote, l’entraîneur Ivan Jovanovic. En poste depuis 2021, le coach de 61 ans a été intronisé après avoir connu plusieurs expériences au Moyen-Orient et à Chypre. Jamais dans un club du standing du Panathinaïkos. A l’heure de se mesurer à l’OM, il dispose d’un effectif éclectique, avec de multiples nationalités et une moyenne d’âge de 28 ans.

Adepte du 4-3-3, Jovanovic fait aussi parfois évoluer son équipe en 4-2-3-1. Il peut s’appuyer sur la fiabilité du gardien italien Alberto Brignoli (31 ans), passé par la Juventus, la Sampdoria et Palerme. En revanche, sa défense semble nettement plus perméable, à l’image de l’Islandais Hördur Magnusson. Face à Marseille, les Vert et Blanc espèrent récupérer leur capitaine Bart Schenkeveld. Le défenseur néerlandais, formé à Feyenoord, s’est blessé lors du match aller face au SK Dnipro-1. En son absence, le Pana a souffert et laissé de nombreux espaces aux Ukrainiens lors du retour.

L’OM présenté comme le grand favori

"L’OM est largement favori, avec ses qualités individuelles et collectives, a estimé Mathieu, un supporter du Panathinaïkos basé à Marseille, mardi dans l’After sur RMC. Mais on a un bon bloc défensif. Je pense qu’à l’aller, on va essayer de marquer un but et tenir le score. Et au retour, ce sera 100% défense." Même constat pour Kevin Diaz, qui ne semble pas tellement inquiet pour les Phocéens et leur nouveau trio d’attaque: Pierre-Emerick Aubameyang, Ismaïla Sarr et Iliman Ndiaye. "Si Marseille met du rythme et arrive à être bien physiquement, même s’ils ont eu des arrivées dernièrement, c’est le favori. Mais ça reste un match de coupe d’Europe", rappelle tout de même notre consultant.

Alors que l’OM n’a jamais été éliminé en tour préliminaire dans son histoire, le Pana ne s’est plus qualifié pour une phase finale de compétition européenne depuis la saison 2016-2017 (élimination en phase de groupe de la Ligue Europa). Attention tout de même à la fraîcheur physique d’une équipe qui a débuté très tôt sa préparation (fin juin) et qui a enchaîné une copieuse série de matchs amicaux pour préparer ces tours préliminaires de C1 (cinq victoires, un nul, une défaite).

Les supporters interdits de déplacement

Les deux clubs ne pourront pas compter sur le soutien de leurs supporters à l’extérieur. Ni à Athènes, ni à Marseille. Les déplacements ont été interdits par les autorités en raison du lien de proximité qui existe entre certains groupes ultras marseillais et leurs homologues de l’AEK Athènes, l’un des grands rivaux du Panathinaïkos. Le vainqueur de cette double confrontation se qualifiera pour les barrages de la Ligue des champions (face aux vainqueurs de la confrontation entre les Portugais de Braga et les Serbes de Topola), dernière étape avant d'obtenir un ticket pour la phase de poules.

Article original publié sur RMC Sport