Liberté chérie

Élisabeth Badinter, écrivaine, philosophe, femme d'affaires francaise, à son domicile parisien le 14 avril 2024.  - Credit:Alexandre Isard/Pasco pour « Le Point »
Élisabeth Badinter, écrivaine, philosophe, femme d'affaires francaise, à son domicile parisien le 14 avril 2024. - Credit:Alexandre Isard/Pasco pour « Le Point »

Le passé, parfois ailleurs en Europe, nous éclaire. À l'occasion des 50 ans de la révolution des Œillets, Kévin Badeau revient sur le soulèvement militaire du 25 avril 1974, qui a marqué la fin du régime salazariste au Portugal, en place depuis 1933. Ce jour-là, une cohorte de jeunes officiers du Mouvement des forces armées (MFA), une organisation clandestine jusqu'alors, a marché pacifiquement sur Lisbonne. Ce qui a particulièrement marqué les esprits, comme le souligne notre journaliste basé à Lisbonne, c'est que ces officiers portaient des œillets rouges à la boutonnière de leur veste et au bout de leurs fusils, distribués par des Lisboètes. Comme l'explique Kévin Badeau, qui s'est entretenu par ailleurs avec l'historien Yves Léonard, de cette révolution des Œillets a jailli un esprit de liberté, inaugurant ainsi l'ère de la démocratie au Portugal.

► LA LIBERTÉ N'A PAS DE PRIX. C'est un des enseignements des propos d'Élisabeth Badinter, interviewée cette semaine par Valérie Toranian, la directrice de la rédaction du Point. Dans cet entretien exceptionnel, l'héritière de l'esprit des Lumières, qui publie Messieurs, encore un effort… (Flammarion/Plon), dénonce la trahison du progressisme qui l'habite depuis toujours. Lisons ses propos concernant des revendications identitaires des jeunes filles issues de l'immigration en les assignant à leur culture ou identité religieuse supposée. « On a mis en avant ce qui nous divisait et non ce qui nous rassemblait. Et [...] Lire la suite