Avec la levée du Titre 42, la frontière États-Unis/Mexique est surchargée

INTERNATIONAL - L’incertitude règne ce vendredi 12 mai à la frontière des États-Unis avec le Mexique, après l’expiration du Titre 42, une mesure qui verrouillait l’accès au territoire américain depuis le début de la pandémie de Covid. De quoi semer la confusion chez de nombreux migrants et faire craindre aux autorités un afflux « chaotique ».

Le Titre 42, censé limiter la propagation du Covid-19, conférait la possibilité aux autorités américaines de refouler immédiatement tous les migrants entrés dans le pays, y compris les demandeurs d’asile. En trois ans, il a été utilisé à 2,8 millions de reprises.

« Je veux être très clair : notre frontière n’est pas grande ouverte. Les personnes traversant notre frontière illégalement et sans fondement légal pour rester seront immédiatement (...) expulsées », a exprimé lors d’une conférence le ministre de la Sécurité intérieure, Alejandro Mayorkas.

Toutefois, « nous sommes lucides sur les défis auxquels nous allons probablement faire face dans les jours et semaines à venir et nous sommes prêts à y répondre », a-t-il ajouté, notant qu’« un nombre élevé d’arrivées » avait déjà été observé « dans certains secteurs ».

Face aux républicains qui exigeaient son maintien et dénoncent une potentielle « invasion », le gouvernement du président démocrate Joe Biden, à nouveau candidat pour 2024, a rappelé que de nouvelles restrictions au droit d’asile ont été adoptées.

Restrictions à l’asile

Certains migrants se sont dépêchés de passer la frontière de quelque 3000 km avant la levée du Titre 42 pour demander l’asile, de crainte que le changement de règles ne les empêche de le faire pendant cinq ans.

De nouvelles restrictions au droit d’asile, finalisées par les ministères de la Justice et de la Sécurité intérieure, sont immédiatement entrées en vigueur ce vendredi 12 mai. Avant de se présenter à la frontière, les demandeurs d’asile, sauf les mineurs isolés, devront désormais avoir obtenu un rendez-vous sur une application téléphonique centralisant les demandes, « CBP One », ou s’être vu refuser l’asile dans un des pays traversés.

Sinon, leur demande sera présumée illégitime et ils pourront faire l’objet d’une procédure d’expulsion accélérée, leur interdisant pendant cinq ans l’entrée sur le sol américain. Confrontés aux changements des dispositifs migratoires, aux rumeurs propagées par les passeurs et à une procédure en ligne complexe, les migrants qui s’entassent dans le Nord du Mexique témoignent d’un casse-tête, amplifié par les bugs fréquents de l’application.

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