Les Tops de la saison régulière en NBA
NBA – Riche en surprises et en rebondissements, la saison régulière 2018/19 s’est achevée mercredi sur un ultime feu d’artifice. Avant de basculer vers les playoffs, la rédaction de Yahoo Sport fait le bilan et distribue les bons points. De l’avènement des Bucks à la résurrection de Rose, les belles histoires n’ont comme d’habitude pas manqué.
Milwaukee comme dans un rêve
L’arrivée l’été dernier d’un coach confirmé (Mike Budenholzer) à la tête des Bucks devait permettre à la franchise du Wisconsin de franchir un cap, après plusieurs saisons de stagnation, malgré la progression fulgurante de Giannis Antetokounmpo, superstar en devenir. Mission accomplie au-delà des espérances, puisque Milwaukee a dominé la conférence Est quasiment de bout en bout, réalisant même une saison historique en atteignant la barre des 60 victoires pour la première fois depuis 1981. Dans toute l’histoire de la franchise, elle n’a fait mieux qu’à deux reprises, du temps de la splendeur du mythique Kareem Abdul-Jabbar, en 1970/71 (année du seul titre des Bucks) et en 1971/72.
Tout le talent de Budenholzer aura été de mettre Giannis Antetokounmpo dans les meilleures conditions pour progresser encore en termes statistiques (27,7 points, 12,5 rebonds et 5,9 passes décisives de moyenne, une ligne de calibre MVP), tout en construisant autour de lui un collectif cohérent et équilibré. Avec les quatre autres membres du cinq majeur (Khris Middleton, Eric Bledsoe, Brook Lopez et Malcolm Brogdon, actuellement blessé) à plus de 12 points de moyenne, mais aussi un banc très performant, la meilleure défense de la Ligue et la quatrième meilleure attaque, une énergie et une intensité jamais démentie, mais aussi un fonds de jeu clair, pragmatique et efficace, les Bucks ont coché toutes les cases et sont l’incontestable meilleure équipe de la saison régulière. Il va désormais s’agir de confirmer en playoffs, avec pour commencer un premier tour contre les Detroit Pistons.
Denver dans la cour des grands
Privés de playoffs sur le fil l’an passé, après une défaite lors de l’ultime journée, les Denver Nuggets avaient forcément l’ambition de laver l’affront en 2018/19. C’est réussi, mais difficile pour autant de parler de continuité, tant l’équipe de Michael Malone aura accompli cette saison un saut qualitatif. Réputé pour ses qualités d’attaque, mais pénalisé par sa défense approximative, Denver a affiché tout au long de la saison un visage beaucoup plus équilibré, et figure à l’heure du bilan à la fois dans le top 10 des meilleures attaques (6e) et dans celui des meilleures défenses (10e). En termes d’impression visuelle aussi, les Nuggets ont dégagé cette saison une sérénité bluffante pour un effectif aussi peu expérimenté.
Candidat plus que sérieux, comme Mike Budenholzer, au titre de coach de l’année, Malone a en effet donné les clés à deux jeunes joueurs, le meneur Jamal Murray (22 ans) et le pivot Nikola Jokic (24 ans). Avec succès, puisque le duo s’est épanoui au-delà des attentes, en particulier le Serbe, qui s’est imposé en tant que franchise player (20,1 points, 10,8 rebonds et 7,3 passes décisives de moyenne) et a justifié le gros contrat signé l’été dernier. Après une première saison gâchée par une longue blessure, l’ailier fort Paul Millsap a pour sa part apporté l’impact défensif et la science du jeu pour lesquels il avait été recruté à prix d’or en 2017, bonifiant ses coéquipiers. Au sein d’une conférence Ouest plus relevée que jamais, les Nuggets ont squatté le haut du classement et tenu la dragée haute au double champion en titre, les Golden State Warriors. Finalement 2e de l’Ouest avec le 4e meilleur bilan de toute la Ligue (54 victoires, 28 défaites), la rafraichissante équipe de Mike Malone va découvrir la postsaison avec appétit, même si le premier tour face aux San Antonio Spurs (en playoffs pour la 22e saison consécutive !) s’apparente à un piège.
Tournées d’adieux réussies pour deux légendes
L’un avait annoncé sa retraite avant le coup d’envoi de la saison, l’autre a attendu les tous derniers jours pour l’officialiser. Dwyane Wade et Dirk Nowitzki auront cependant, de concert, rythmé l’exercice 2018/19 par leur magnifiques tournées d’adieux, crépuscules de carrières qui les mèneront sans aucun doute tous deux au Hall of Fame. Sur le plan sportif, Wade (37 ans), indispensable 6e homme du Miami Heat (15 points, 4 rebonds et 4,2 passes décisives en 26,2 minutes de moyenne), a nettement plus apporté que Nowitzki (40 ans), réduit à un rôle limité dans la rotation des Dallas Mavericks pendant la majeure partie de la saison (15,6 minutes pour 7,3 points). Dans les deux cas cependant, les playoffs ne seront pas au rendez-vous.
Au-delà des résultats, bien sûr, c’est surtout l’émotion qui restera de la “Last Dance” de l’arrière aux quatre bagues de champion, comme de la dernière saison de l’ailier fort allemand, premier Européen a décrocher le titre de MVP en 2007. Avec quelques moments forts, comme les échanges de maillot de Wade à chaque fin de match, souvent avec des stars montantes, dans une sorte de passage de témoin. Ou encore cet instant rare à quelques secondes de la fin d’un Clippers-Mavs, où le coach de Los Angeles Doc Rivers a pris le micro et interrompu le match pour célébrer Dirk Nowitzki, enclenchant l’une des plus belles ovations jamais offertes à un adversaire dans une salle NBA. On retiendra aussi, bien sûr, les claps de fin de ces deux légendes, les larmes de Nowitzki au moment de débuter son dernier match et le superbe hommage proposé par le Heat au meilleur joueur de son histoire. Des frissons qui resteront.
Harden sur les traces de Kobe et Jordan
MVP en titre, James Harden aura réussi l’exploit de faire presque oublier son incroyable saison 2017/18. Sur des bases déjà très élevées ces dernières années (il tourne à plus de 29 points de moyenne depuis 2015), le gaucher barbu a encore haussé sa production individuelle de plusieurs crans, affichant sur l’ensemble de l’exercice une incroyable moyenne au scoring (36,2 points par match). Pour retrouver un joueur marquant autant sur une saison, il faut remonter plus de 30 ans en arrière, à l’époque d’un certain Michael Jordan (37,1 points de moyenne en 1986/87). Harden devient ainsi le deuxième joueur à boucler une saison à plus de 35 unités par match au XXIe siècle, après Kobe Bryant (35,4 points de moyenne en 2005/06).
Forcé par les circonstances (blessures de Chris Paul puis de Clint Capela) à prendre un maximum de tirs au cœur de la saison des Rockets, “The Beard” a notamment réalisé une série record de 32 matches de suite à 30 points inscrits ou plus, entre le 11 décembre et le 26 février, la deuxième plus longue de l’histoire de la NBA (seul Wilt Chamberlain a fait mieux dans les années 1960). L’excellence et la constance du barbu, qui a également tourné à plus de 7 passes décisives par match, peut se lire sans peine dans les bilans : Harden a atteint la barre des 35 points dans plus de la moitié des matches qu’il a disputé cette saison (43 sur 78), poussant à 28 reprises jusqu’à 40 points ou plus. Ce faisant, l’arrière a aussi permis à Houston de se remettre d’une entame difficile et de réaliser une saison très correcte. Meilleur attaquant de la Ligue à l’heure actuelle, Harden peut donc raisonnablement espérer conserver son titre de MVP, même si Giannis Antetokounmpo pourrait le coiffer au poteau.
Des revenants inattendus
Pour certains joueurs que l’on pensait ne plus revoir au très haut niveau, la saison 2018/19 aura été celle de la rédemption. Le meilleur exemple est bien sûr constitué par Derrick Rose, le plus jeune MVP de l’histoire (sacré à 22 ans en 2011), ensuite meurtri par les blessures au point d’avoir un temps songé, au cours de la saison dernière, à arrêter sa carrière. En décidant finalement de s’engager à Minnesota, le meneur a pris la bonne décision, puisqu’il a signé cette année un ébouriffant come back, avec en point d’orgue un match exceptionnel face au Utah Jazz en novembre, avec 50 points au compteur (son record en carrière) et le contre de la victoire.
Au rayon résurrection, on retiendra aussi le retour en NBA de Joakim Noah. Placardisé à New York depuis deux ans (une cinquantaine de matchs joués seulement avec les Knicks), celui qui fut meilleur défenseur de la Ligue en 2014 a enfin été libéré de son contrat en cours de saison et a pu s’engager pour le salaire minimum avec Memphis. Bonne surprise, le Français a rapidement montré qu’il avait toujours le niveau physique et le QI basket nécessaires pour se rendre utile, malgré les difficultés rencontrées par les Grizzlies. Dans la même veine, on peut aussi citer Kenneth Faried, porté disparu depuis ses années “Manimal” à Denver, qui s’est refait une santé à Houston, ou encore Andrew Bogut, champion en 2015 avec Golden State avant d’enchaîner les blessures à partir du printemps 2016 et de quitter la NBA, qui est revenu du championnat australien pour une pige avec les Warriors, avec l’ambition de rattraper le temps perdu.