Quand l’administration se convertit à l’intelligence artificielle…

L’État a crée Albert, la « toute première intelligence artificielle souveraine qui va révolutionner notre quotidien », comme l'atteste Gabriel Attal.  - Credit:Rémy PERRIN / MAXPPP / PHOTOPQR/LE PROGRES/MAXPPP
L’État a crée Albert, la « toute première intelligence artificielle souveraine qui va révolutionner notre quotidien », comme l'atteste Gabriel Attal. - Credit:Rémy PERRIN / MAXPPP / PHOTOPQR/LE PROGRES/MAXPPP

Après avoir inventé le TGV et le Concorde, l'État invente Albert, la « toute première intelligence artificielle souveraine qui va révolutionner notre quotidien », nous promet le Premier ministre. Cette intelligence artificielle a été présentée comme un outil miracle capable de « débureaucratiser » la France… Mais à quoi pourra bien servir cette IA dans un pays qui a aussi inventé la TVA, le quotient familial et la taxe professionnelle ? Eh bien, à répondre aux questions des contribuables qui ne comprennent plus rien aux mystères de la fiscalité.

Aussi Albert accompagnera-t-il les agents de l'administration fiscale pour rédiger des préréponses aux 16 millions de messages envoyés chaque année par les usagers dépassés. Mais ce n'est pas tout. Albert permettra aussi aux directions régionales de l'environnement de pré-instruire les dossiers d'aménagement urbain, aux greffiers d'automatiser la retranscription d'audiences judiciaires, aux policiers d'automatiser le dépôt de plaintes… bref, si Albert fonctionne aussi bien qu'annoncé, l'État fournira bientôt un service digne des conciergeries des meilleurs hôtels de luxe.

À LIRE AUSSI La SNCF se métamorphose à l'ère du numérique

42 % d'appels sans réponse

Cette innovation ne simplifie pas vraiment les procédures administratives, elle permet d'en déléguer la gestion à un algorithme. « À l'intelligence artificielle les tâches rébarbatives, et aux agents publics le lien avec nos concitoyens », précise Gabriel Attal. Alber [...] Lire la suite