Kieron Dyer, ancien international anglais, sauvé in extremis de la mort après une maladie rare

Dix ans après la fin de sa carrière qu'il a menée dans cinq clubs anglais, Kieron Dyer (44 ans) a imaginé le pire. Dans une interview au Daily Mail, l’ancien milieu de terrain raconte avoir été sauvé de la mort par une greffe de foie pour remplacer le sien, ravagé par une maladie rare, la cholangite sclérosante primitive. Il confie être devenu "jaune comme Bart Simpson" et avoir vu l’un de ses amis pleurer en imaginant une issue funeste après l’avoir rencontré si maigre et malade.

"Jaune comme Bart Simpson"

Puis, le miracle s’est produit avec un foie compatible récupéré chez un donneur le 18 septembre dernier, greffé après une opération de neuf heures. L’ancien international anglais (33 sélections) savoure sa nouvelle vie, lui qui n’a pas souvent eu bonne presse auprès de l’opinion publique pour son côté austère et son comportement dur (une carapace forgée après avoir été victime d'abus sexuels d'un membre de sa famille dans son enfance).

"Le fait que quelqu'un d'autre soit mort pour que je puisse vivre est quelque chose que je n'arrive toujours pas à accepter", confie Dyer au Daily Mail, chez lui à Ipswich.

"C’est une pensée tellement écrasante. Peut-être que 99 % de la population n’a qu’une seule chance de vivre et qu’on m’en a donné deux. La raison pour laquelle on m’a donné deux chances, c’est parce que quelqu’un est mort. Avoir cette responsabilité et ce fardeau de rendre justice à cette personne est… Je n’arrive toujours pas à l’accepter. Il y a des jours où je pleure. Je suis content. Je ne suis pas triste. C’est une pensée tellement puissante que quelqu’un doive mourir."

"Comment lui rendre ce geste?", s'interroge-t-il. "La première chose est de m’assurer de ne jamais mettre mon foie en danger. Je n’étais pas alcoolique donc il y aura un moment où je pourrais boire de l’alcool si je le voulais, avec modération, mais je ne le ferai jamais. Je ne mettrai jamais mon foie en danger. Je n'ai jamais pris de drogue et je le continuerai. Je vais essayer de vivre chaque jour pleinement, essayer de ne pas perdre une seule journée. J’ai une vision beaucoup plus positive de la vie maintenant. C’est dommage qu’il ait fallu la tragédie de quelqu’un d’autre pour que je puisse la voir."

A mesure que sa condition s’améliore, celui qui a disputé le Mondial 2002 et l’Euro 2004 avec l’Angleterre profite de sa nouvelle vie en se rendant au cinéma et aux matchs d’Ipswich, son club formateur, avec son fils Kody, 12 ans. "J'ai été hospitalisé pendant plus de trois mois et quatre personnes ont dû venir me voir chaque jour", explique-t-il. "J'ai toujours pensé que j'étais l'ennemi public numéro un et que j'étais détesté, mais quand les choses sont devenues réelles, j'ai découvert que beaucoup de gens se souciaient de moi."

Il remercie sa famille pour le soutien, et manque de mots pour le faire auprès de celle du donneur, qui lui a donné "une Rolls Royce de foie". Il va prochainement pouvoir reprendre ses activités d’entraineur auprès de l’équipe de Chesterfield. Avec un nouveau regard sur sa nouvelle vie.

Article original publié sur RMC Sport