Kevin Mayer abandonne aux Mondiaux d’athlétisme à Budapest, le champion du décathlon se réserve pour les JO de Paris 2024

Le Français Kevin Mayer au décathlon de saut en longueur masculin lors des Championnats du monde d’athlétisme au Centre national d’athlétisme de Budapest le 25 août 2023.
Le Français Kevin Mayer au décathlon de saut en longueur masculin lors des Championnats du monde d’athlétisme au Centre national d’athlétisme de Budapest le 25 août 2023.

SPORT - Coup dur pour les Bleus. Kevin Mayer, leader de l’équipe de France d’athlétisme et champion du monde en titre, a abandonné le décathlon aux Mondiaux de Budapest ce vendredi 25 août. Le recordman du monde s’est arrêté avant le lancer de poids, la troisième des dix épreuves.

Le bilan de la France reste scotché à zéro en Hongrie, alors que sa principale chance d’obtenir une médaille vient de s’envoler. Pour le double médaillé d’argent olympique, cet abandon marque une nouvelle désillusion, après deux épisodes similaires aux Mondiaux 2019 à Doha et à l’Euro de Munich en 2022, où il avait jeté l’éponge juste après le 100 m.

Ce vendredi, après avoir couru le 100 m en 10 secondes 79, Mayer a sauté en longueur à 7,25 m, deux performances loin de son meilleur niveau, réalisées le visage fermé, dossard orange de tenant du titre accroché à son maillot blanc. Au classement combiné, il était alors 16e, loin de ses principaux rivaux.

Ne pas prendre de risques avant Paris 2024

L’athlète a expliqué que son tendon d’Achille gauche le faisait souffrir depuis deux semaines et une séance de 400 mètres. « Ça se voit que ça fait mal, ne te mets pas dans la galère », lui a lancé son entraîneur Alexandre Bonacorsi ce vendredi matin après ses trois essais à la longueur.

« Il y a trop de risques. On reste sur notre ligne de conduite : l’échéance principale, c’est dans onze mois. On va aménager la saison prochaine pour se qualifier pour les JO. Il l’a fait avant Rio, il l’a fait avant Tokyo, il n’y a pas de raison que ça pose un problème », a-t-il ajouté.

Mardi, en conférence de presse, Mayer avait prévenu qu’il ne voulait prendre de risque avec sa santé avant les Jeux olympiques de Paris. « J’ai l’expérience d’une grosse blessure à Doha [fissure au tendon d’Achille gauche et déchirure], où j’avais trop poussé. J’avais mis jusqu’à février pour recommencer à courir. Je ne veux jamais que ça m’arrive avant Paris », avait-il lancé.

« Kéké » ne revêtira donc sa cape de super-héros pour sauver une nouvelle fois une équipe de France en détresse. Les Bleus, devenus une petite nation dans la hiérarchie mondiale, ne visaient pas une razzia dans la capitale hongroise, mais espéraient une montée en puissance et quelques rayons de soleil à un an de fouler le tartan violet du Stade de France à Saint-Denis.

Las, ils ne comptent pour l’instant que trois places de « finaliste » (top-8) après six jours de compétition. Très peu d’athlètes ont profité des conditions pourtant parfaites de Budapest pour améliorer leur record, ou même pour réussir leur meilleure performance de la saison.

Quelques espoirs subsistent avec la steepleuse Alice Finot, en finale dimanche, la demi-fondeuse Rénelle Lamote, en demies du 800 m vendredi soir, et les relais, principalement le 4x100 m masculin particulièrement travaillé depuis deux ans.

À voir également sur Le HuffPost :

Mondiaux d’athlétisme : collision surréaliste entre deux voiturettes transportant le champion Noah Lyles et Andrew Hudson

Aux Mondiaux d’athlétisme, ce marcheur a fait une demande en mariage originale