JO 2024: pourquoi les transports ne seront finalement pas gratuits pour les détenteurs de billets

"Tous les détenteurs de billets pourront voyager gratuitement sur l’ensemble du réseau d'île-de-France le jour de la compétition concernée." La page 62 du dossier de candidature était pour le moins explicite. La gratuité des transports figurait bien dans le dossier de candidature.

Mais la promesse ne sera pas tenue, car non seulement les détenteurs de billets n’auront pas droit à un régime d’exception, mais ils ont en plus appris cette semaine que le prix du ticket de métro parisien à l’unité va quasiment doubler l’été prochain, à l’occasion des Jeux olympiques et paralympiques que la ville de Paris organise en 2024.

Le ticket de métro passera ainsi à 4 euros (contre 2,10 actuellement) et le carnet à 32 euros (contre 16,90 aujourd’hui), a annoncé la présidente de la région et d’Île-de-France mobilités (IDFM), Valérie Pécresse. Un principe acté depuis plusieurs mois déjà, et qui figurait dans un rapport de la Cour des Comptes datant de juillet 2023. Restait à trancher sur les prix qui seraient proposés aux usagers.

Valérie Pécresse a dévoilé sur Twitter la création d’un Passe Paris 2024, disponible du 20 juillet au 8 septembre. Il coûtera 16 euros par jour, avec un tarif dégressif en fonction du nombre de journées, et 70 euros par semaine.

"C'est le juste prix. Je me suis engagé à ce que les Franciliens ne paient pas le prix de ces renforcements des transports. Ce sont les visiteurs qui les paieront”, a indiqué Valérie Pécresse à BFM Paris.

Réviser les équilibres financiers

Devant l’afflux de spectateurs annoncés (au moins 10 millions), la SNCF et la RATP seront contraints d’augmenter l’offre de transports sur le réseau francilien, en revoyant à la hausse le nombre et la fréquence de leurs trains.

La nouvelle tarification va couvrir les 200 millions d'euros de dépenses supplémentaires, a révélé Valérie Pécresse sur les antennes de BFM Paris. Que s’est-il donc passé qui puisse expliquer ce revirement sur la prise en charge financière ?

En raison des surcoûts liés aux Jeux, Paris 2024 a été contraint de réajuster ses équilibres financiers, nous dit-on, et ce afin de dégager des marges de manœuvre permettant de "faire face aux surcoûts imprévus de l'inflation et de se concentrer vers les dépenses clés". Paris 2024 n'est ainsi plus en mesure de financer cet accroissement d'activité des transports.

"La région fixe les tarifs, et a fait en sorte que pour les abonnés il n'y ait pas de changement, c'est très important, a souligné auprès de BFM Paris le ministre des Transports Clément Beaune. L'Etat s'est engagé à apporter des ressources supplémentaires (500 millions d'euros en 2024) pour que les nouvelles lignes du Grand Paris arrivent et ne soient pas portées par l'usager, ou très minoritairement. Sans cet accord, le navigo aurait explosé."

Les Franciliens détenteurs d’un pass navigo mensuel et qui auront décidé de partir en vacances pendant tout ou partie des Jeux olympiques devront ruser à leur retour de voyage pour éviter de payer leurs trajets au prix fort au début ou à la fin du mois, selon comment ils se seront organisés.

S’adressant aux "voyageurs occasionnels" dans une vidéo sur x (anciennement Twitter), Valérie Pécresse les a engagés à anticiper en achetant leurs billets avant le 20 juillet afin de compenser la hausse.

Article original publié sur RMC Sport