JO 2024: l'immense désarroi des judokas ukrainiens après la réintégration des athlètes russes et biélorusses

JO 2024: l'immense désarroi des judokas ukrainiens après la réintégration des athlètes russes et biélorusses

Qu’avez-vous ressenti à l’annonce de la décision du Comité international olympique?

Artem Lesyuk: Je n’ai pas les mots, je n’arrive pas à comprendre ce qu’a fait le CIO. C’est une mauvaise, très mauvaise décision. Ce n’est pas normal. Chaque jour, chaque heure, chaque minute, quelqu’un meurt dans mon pays. C’est très dur de comprendre qu'une partie importante du monde ne ressent pas ce qui se passe actuellement dans mon pays.

Bogdan Iadov: Je n’ai pas été surpris car cela fait un moment que Thomas Bach commençait à évoquer cette possibilité. Tous les athlètes ukrainiens espéraient une décision contraire mais on ne peut pas dire que ce soit surprenant.

Vous imaginez-vous affronter des Russes et des Biélorusses? La Fédération internationale de judo l’a déjà autorisé par exemple.

Artem Lesyuk: J’ai été très surpris parce que la fédération internationale de judo connait notre position, celle de notre fédération. Ils savent très bien qu'il y a des athlètes russes ou biélorusses. Nous allons boycotter, faire forfait aux championnats du monde, aux championnats d’Europe. La Fédération internationale de judo s’en fiche que nous ne combattions pas.

Bogdan Iadov: J’étais bouleversé par cette annonce. Ce n’est pas normal. La guerre continue dans notre pays. Tous les jours des gens meurent chez nous. Ce n'est pas imaginable pour moi de participer aux JO avec des athlètes russes et biélorusses en face.

Comment voyez-vous la vie au village olympique avec les Russes et les Biélorusses dans un bâtiment pas loin du vôtre?

Artem Lesyuk: Je ne peux pas imaginer comment vivre dans un immeuble du village olympique, près des Russes. Cela me semble complètement fou. Les athlètes russes et biélorusses n’ont pas leur place dans le monde du sport. Ils ne peuvent pas participer. Ils doivent rester chez eux s’ils supportent l’action de leur gouvernement. Ce serait vraiment bizarre.

Est-ce que l’Ukraine peut encore boycotter ces Jeux olympiques?

Artem Lesyuk: Je ne sais pas ce qui se passera s’il y a un boycott. Je ne peux pas imaginer ça. Je sais que nous ferons tout ce qui est dans notre pouvoir. Si mon gouvernement dit que nous pouvons nous aligner, alors OK. Si c’est ce qu’il faut faire pour mon pays, pour mon peuple, nous raterons les JO mais je ne peux pas imaginer ça. Les Jeux olympiques sont la plus grande compétition dans la vie d’un sportif. Je ne peux pas imaginer les rater. Si mon pays dit que nous ne pouvons pas y aller je dirais OK. Je ne veux pas imaginer cette décision. Ce serait le pire moment de ma vie que de rater les JO.

Article original publié sur RMC Sport