Yahoo Actualités "J'ai changé d'opinion": les regrets de Noël Le Graët sur ses propos sur l'homophobie dans le football
C'était en septembre 2019: Noël Le Graët, alors président de la Fédération française de football, déclenchait un tollé en déclarant "qu'on arrêtait trop de matchs" pour des actes homophobes dans les tribunes. Le football français était à l'époque en pleine controverse sur ce sujet et plusieurs matchs de Ligue 1 avaient été interrompus. Quatre ans plus tard, interrogé ce mardi lors d'une audition devant la commission d'enquête parlementaire sur les dysfonctionnements des fédérations sportives, le dirigeant fait son mea-culpa.
"Je regrette d'avoir employé ces mots", a-t-il dit à l'Assemblée nationale.
"Au stade, ces mots on ne se rend pas bien compte de leur portée, a également déclaré Noël Le Graët. J'ai pris un savon de ma fille puis j'ai visité des centres qui luttent contre l'homophobie. Je me suis senti triste et maladroit". Avant d'ajouter: "Je suis sûr que ces débiles qui crient ces mots ne sont pas homophobes mais bêtes".
"Je ne savais pas"
Relancé quelques minutes plus tard sur ce thème, l'ancien président de la FFF a précisé sa pensée: "J'ai dit que c'était une maladresse invraisemblable. Il y a un manque de connaissances, et je pense qu'au stade tous les mots ne sont pas homophobes. Car je pense que les gens ne saisissent pas ce qu'ils disent. Après, j'ai été visiter les centres et là, je me suis dit que j'aurais mieux fait de ne rien dire. Empêcher l'homophobie au stade, c'est le travail de tous. Je répondrais (aujourd'hui) différemment bien évidemment".
Noël Le Graët se défend néanmoins d'avoir complètement ignoré le sujet: "Je n'ai jamais dit qu'il n'y avait pas de problème. Mais j'ai dit qu'il y en avait peut-être moins que dans la société. Dans le stade j'ai vu des choses. Sur l'homophobie, je ne savais pas avant et après avoir visité trois associations j'ai changé d'opinion. (...) On sort transformé quand on visite ces associations".
Quant au travail effectué par la fédération face à l'homophobie dans le football, Noël Le Graët assure avoir "donné des instructions" auprès de divers services: "J'ai des équipes mieux formées que moi pour travailler sur ces questions importantes".
