Interdiction de l'abaya: Manuel Bompard dénonce une décision "absurde" et "dangereuse"

Une semaine après la rentrée des classes, Manuel Bompard, député des Bouches-du-Rhône et coordinateur de LFI, a réagi avec virulence à l'interdiction de l'abaya dans les établissements scolaires, décidée par le gouvernement.

"Je pense que cette mesure ne devait pas être la priorité de la rentrée et va se traduire par des situations de discriminations", a déclaré Manuel Bompard. "Et on en a déjà eu cette semaine."

"Stigmatisation" et "arbitraire"

Le député a dit craindre un "danger de stigmatisation, d'arbitraire" dans l'application de cette interdiction. "J’ai reçu un mail d’une jeune fille qui avait une robe à fleur bleu et blanc et qui a du rester tout l’après-midi en permanence", a-t-il affirmé.

"Comment vous allez définir ce qui est de l’ordre d’une robe longue, et ce qui est de l’ordre de l‘abaya ? Je crains que la définition ne repose sur la religion supposée de la personne", a-t-il déploré.

Plusieurs recours déposés devant le conseil d'Etat

Interrogé sur les menaces proférées par un parent d'élève à l'encontre d'un proviseur qui avait refusé à sa fille l'accès à l'établissement, Manuel Bompard a rappelé que LFI avait "réagi immédiatement par la voix de notre députée de Clermont-Ferrand Marianne Maximi, qui a dit que si ces menaces étaient avérées, elles sont bien évidemment insupportables et inacceptables".

Manuel Bompard a cependant défendu le "droit de contester une décision absurde, dangereuse, qui nous occupe depuis trois semaines alors qu’il y a de sujets auxquels est confrontée l’école pour cette rentrée qui est d’une importance énorme."

Plusieurs recours ont été déposés devant le conseil d'Etat contre cette interdiction. Alors qu'un premier, formé par l'association Action Droits des Musulmans, a été rejeté, le patron de LFI a dit attendre les autres décisions du conseil d'Etat. Il n'a pas exclu de saisir lui-même l'institution avec son parti, tout en déclarant que "les associations" avaient "un droit à agir plus important que celui des groupes d’oppositions" sur le sujet.

Article original publié sur BFMTV.com