Yahoo Actualités «Hors du temps», le film qui parle le mieux du confinement
«Je ne suis pas psychologiquement prêt pour la boulangerie», affirme un Vincent Macaigne désemparé dans Hors du temps. L'acteur y incarne Paul, double fictif du cinéaste Olivier Assayas, confiné en plein Covid avec son frère dans la maison de leur enfance.
Face à l'incertitude de la pandémie, le protagoniste gère ses angoisses d'une manière qui vous semblera peut-être familière: en laissant les courses dehors pendant vingt-quatre heures, en consultant la carte interactive du nombre de cas quotidiens, ou encore en achetant des chaussettes dont il n'a pas besoin sur Amazon.
De Kimi (Steven Soderbergh) à Bad Luck Banging or Looney Porn (Radu Jude) en passant par l'excellent film d'horreur Host (Rob Savage), qui se déroule entièrement sur Zoom, plusieurs projets cinématographiques ont tenté de s'emparer de la thématique Covid, et ce dès 2020. Mais peu d'entre eux réussissent à capter l'humeur spécifique de cette période, aussi bien dans sa dimension humoristique qu'existentielle.
En salles depuis le 19 juin, le nouveau film d'Olivier Assayas est sans doute celui qui parvient le mieux à retranscrire l'étrangeté de ces quelques semaines du printemps 2020 – l'absurdité logistique, le rythme contemplatif, mais aussi les névroses, disputes et profondes remises en question que la pandémie a suscitées.
Film expérimental
Si Hors du temps sonne aussi juste, c'est sans doute parce qu'Olivier Assayas l'a écrit pendant le confinement, alors qu'il était, comme les personnages du film, isolé avec son frère dans l'ancienne demeure familiale. Pour ce projet conçu comme un récit expérimental, mêlant comédie fictionnelle et autobiographie élégiaque, le réalisateur a d'ailleurs choisi de tourner dans sa vraie maison de campagne. «J'ai pratiqué un cinéma qui a toujours été d'une manière ou d'une autre autobiographique, et j'ai été confronté à la réalité de cette problématique en me confinant…
