Guerre en Ukraine : la centrale de Zaporijjia de nouveau reliée au réseau électrique

La centrale nucléaire de Zaporijjia a été coupée du réseau électrique ukrainien ce lundi 22 mai pour la septième fois depuis le début de la guerre en Ukraine.
La centrale nucléaire de Zaporijjia a été coupée du réseau électrique ukrainien ce lundi 22 mai pour la septième fois depuis le début de la guerre en Ukraine.

GUERRE EN UKRAINE - La centrale nucléaire de Zaporijjia, occupée par l’armée russe dans le sud de l’Ukraine, a été de nouveau coupée du réseau électrique ukrainien, a affirmé lundi 22 mai l’administration d’occupation russe. L’incident, potentiellement dangereux, a finalement pris fin à la mi-journée.

« En raison de la coupure de la ligne à haute tension Dnieprovskaïa (connectée à une centrale dans la région de Dnipro, ndlr) la Centrale nucléaire de Zaporijjia a perdu son alimentation extérieure en électricité », avait indiqué sur Telegram l’administration russe.

Les causes de la coupure de cette ligne électrique restent selon elle à établir, mais d’après l’opérateur ukrainien Energoatom, c’est une « attaque » nocturne des forces russes qui l’aurait provoquée.

La septième coupure en un an

Une attaque aérienne a en effet été signalée dans la nuit dans la région de Dnipro, selon le gouverneur local. Dans un communiqué, l’armée ukrainienne a affirmé que quatre « missiles de croisière Kh-101/Kh-555 » et 20 drones avaient « été détruits par la défense antiaérienne », mais que sept civils avaient été blessés.

Il s’agit officiellement de la septième fois que cet immense complexe nucléaire est coupé du réseau électrique depuis sa prise par l’armée russe, le 4 mars 2022. La précédente coupure, début mars, avait été causée par une vague d’attaque de missiles russes, selon l’opérateur public ukrainien Energoatom. L’alimentation extérieure avait été rétablie après quelques heures.

La centrale, qui produisait auparavant 20 % de l’électricité ukrainienne, a continué à fonctionner les premiers mois de l’offensive russe, malgré des périodes de bombardements, avant d’être mise à l’arrêt en septembre.

Depuis, aucun de ses six réacteurs VVER-1000 datant de l’époque soviétique ne génère de courant, mais l’installation reste connectée au système énergétique ukrainien et consomme de l’électricité produite par celui-ci pour ses propres besoins, notamment pour assurer le refroidissement des réacteurs.

La crainte de fusion du cœur des réacteurs

Si l’alimentation de secours venait à défaillir, les conséquences seraient désastreuses. « L’échauffement du cœur des réacteurs conduirait, dans des délais estimés de l’ordre d’une dizaine de jours (...) à la fusion du cœur, entraînant des rejets radioactifs dans l’environnement », selon l’Institut de Radioprotection et Sûreté Nucléaire, dans Sciences et Avenir.

« S’il est impossible de rétablir l’alimentation extérieure pendant cette période, un accident avec des conséquences radioactives pour la planète entière pourrait avoir lieu », a averti lundi Energoatom.

La présence de Césium 137 dans l’air concentre notamment les craintes. Chez l’homme, cet isotope radioactif peut induire une atteinte du système immunitaire, des malformations congénitales et fœtales, une augmentation des cancers de la thyroïde ainsi que des troubles neurologiques. Les enfants y seraient plus sensibles que les adultes.

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