Guerre en Ukraine: la Biélorussie "en alerte" après plusieurs destructions d'aéronefs en Russie

Le dirigeant biélorusse Alexandre Loukachenko a annoncé lundi que son pays était en "état d'alerte" depuis que "quatre appareils ont été abattus" pendant le week-end en Russie, ce que Moscou n'a pas officiellement reconnu.

Samedi, les agences de presse russes ont rapporté qu'un hélicoptère s'était écrasé dans la région de Briansk, frontalière de l'Ukraine, évoquant un "incendie du moteur".

D'autres sources ont cependant fait état de quatre appareils abattus par l'Ukraine au total dans le ciel de Briansk, deux hélicoptères et deux avions, ce que l'armée russe, peu prolixe sur ses pertes, n'a jamais confirmé, ni infirmé.

Mais, lors d'une visite au centre de commandement de l'armée de l'air bélarusse, Alexandre Loukachenko, principal allié du Kremlin, a fait état de développements "alarmants" qui ont poussé Minsk à se mettre en "état d'alerte plus élevée".

"Je veux parler de la région de Briansk, où quatre appareils aériens ont été abattus", a déclaré le dirigeant biélorusse, cité dans un communiqué publié par la présidence.

La région de Briansk est à la fois frontalière de l'Ukraine et la Biélorussie.

Le flou autour de son état de santé

Ces déclarations attribuées par la présidence à Alexandre Loukachenko interviennent alors que son absence lors de plusieurs événements publics ces derniers jours ont alimenté des spéculations sur l'état de santé du dirigeant âgé de 68 ans.

La présidence bélarusse a publié trois photos d'Alexandre Loukachenko dans un effort apparent pour contrer ces spéculations. Sur ces clichés, le dirigeant a le regard fixe et la mine fatiguée, la main gauche enroulée dans des bandages.

La dernière apparition publique filmée d'Alexandre Loukachenko remonte au 9 mai, lorsqu'il s'était rendu à Moscou pour assister à des cérémonies commémorant la victoire contre l'Allemagne nazie en 1945.

Plusieurs journalistes russes avaient alors souligné qu'il avait l'air fatigué. De plus, il n'avait pas assisté à un déjeuner offert par Vladimir Poutine, ne s'était pas adressé aux anciens combattants bélarusses le 9 mai à Minsk, rompant avec la tradition, et avait manqué des festivités nationales au Bélarus dimanche.

Lundi, la cheffe de l'opposition biélorusse en exil, Svetlana Tikhanovskaïa, a souligné les "nombreuses rumeurs circulant sur l'état de santé du dictateur Loukachenko", appelant ses concitoyens à "être bien préparés à tout scénario".

Interrogé sur l'état de santé du dirigeant biélorusse, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a appelé lundi les journalistes à "se fier seulement aux informations officielles".

Article original publié sur BFMTV.com