Giro: dernière de Pinot, duel Evenepoel-Roglic, contre-la-montre... Les enjeux de la 106e édition

Giro: dernière de Pinot, duel Evenepoel-Roglic, contre-la-montre... Les enjeux de la 106e édition

· Un parcours propice aux grimpeurs-rouleurs

Cette 106e édition s’annonce particulièrement exigeante, avec trois contre-la-montres individuels (70km en cumulé), dont un dernier à la veille de l’arrivée à Rome. Cette 20e étape présentera une ascension finale terrible de 7,5km à 12,1% de moyenne. Cinq étapes de montagne, dont trois avec plus de 5.000 mètres de dénivelé positif, sont par ailleurs au programme, alors que six présenteront des arrivées au sommet. Les grimpeurs devront donc limiter la casse sur l’effort individuel pour conserver leurs chances de bien figurer au classement général, qui devrait se décanter à partir de la deuxième semaine de course. Les sprinteurs pourront aussi se mettre en valeur, avec vraisemblablement huit opportunités.

· Pinot veut boucler la boucle avec une victoire d'étape... et le général?

Thibaut Pinot (Groupama-FDJ) n’a disputé que deux fois le Tour d’Italie. Pourtant, il en garde de "sacrés souvenirs" et évoque "un regret de ne pas l’avoir fait plus tôt". Passé à chaque fois tout proche du podium, le grimpeur français visera une nouvelle fois le classement général ("j’y vais pour être le plus proche possible du top 10"), après avoir initialement annoncé le contraire, mais également une victoire d’étape.

En 2017, il avait été éjecté du podium au terme du contre-la-montre de la dernière étape et terminé à la 4e place, à 1’17 seulement du vainqueur Tom Dumoulin, tout cela au lendemain d’une victoire d’étape mémorable au sommet. L’année suivante, c’est sur abandon qu’il avait quitté la course, non-partant lors de la dernière étape alors qu’il était encore sur le podium la veille au départ. Pour la dernière saison de sa carrière, Thibaut Pinot a choisi le Giro plutôt que le Tour de France, clamant son amour pour les routes italiennes et reconnaissant que "ça serait frustrant de ne pas lever les bras".

· Deux immenses favoris se détachent

Il n’est pas certain que l’on verra bien longtemps le maillot arc-en-ciel de Remco Evenepoel (Soudal-Quick Step), dossard 1 dans le dos, sur ce Giro. Le champion du monde belge, récent vainqueur de son deuxième Liège-Bastogne-Liège de rang, est l’un des grands favoris du contre-la-montre inaugural et surtout de la course au maillot rose. Lauréat de la Vuelta en septembre dernier, il ne disputait que son deuxième grand tour après le Tour d’Italie 2021, où il avait effleuré du doigt la tunique de leader avant de jeter l’éponge au départ de la 18e étape.

Le principal adversaire d’Evenepoel est également un ancien vainqueur du Tour d’Espagne et de la Doyenne des classiques (2020). Maillot rouge en 2019, 2020, 2021, Primoz Roglic (Jumbo-Visma) a déjà terminé sur le podium du Tour d’Italie, au cours de sa deuxième participation en 2019 (3e). À l’époque, il avait remporté deux étapes en contre-la-montre et porté le maillot rose pendant cinq jours en début de course. Malchanceux sur les routes du Tour de France, le Slovène sera épaulé par une équipe solide, bien que diminuée par les cas de Covid (Foss, Gesink, van Emden).

· Thomas, Almeida, Vlasov... Les outsiders toquent à la porte

Pour contrer ce duel attendu, aussi bien en montagne que sur les contre-la-montres, plusieurs candidats pointent le bout de leur casque. Seul ancien vainqueur de l’épreuve au départ, en 2020, Tao Geoghegan Hart sera l’une des armes d’Ineos, qui pourra également compter sur Geraint Thomas ou Pavel Sivakov, l’autre chance française de ce Giro.

En l’absence du podium de l’an dernier (Hindley, Carapaz, Landa), il faudra scruter Joao Almeida (UAE Team Emirates), toujours placé (4e en 2020, 6e en 2021, 4e avant son abandon en 2022). Alexander Vlasov (Bora-Hansgrohe) a également l’opportunité de signer un premier podium en Grand tour et confirmer les espoirs qui sont placés en lui depuis plusieurs années. À l’inverse, Rigoberto Uran (EF Education-EasyPost) disputera un 23e Grand Tour à 36 ans et visera un troisième podium en Italie, après des deuxièmes places en 2013 et 2014. Enfin, Bahraïn-Victorious présentera deux cartes ambitieuses, avec Jack Haig et Damiano Caruso, 2e il y a deux ans.

Article original publié sur RMC Sport