France-Portugal: Diogo Costa, le gardien qui pourrait terroriser les Bleus en quart de finale de l’Euro

C’est l’histoire d’un gardien qui ne voulait pas forcément en être un. "Il ne voulait pas jouer dans le but, je lui ai expliqué que dans mon équipe tous les joueurs jouaient à tous les postes", se souvient Adilio Pinheiro, l’un des premiers formateurs de Diogo Costa, dans les colonnes de L’Equipe.

Il est parfois nécessaire de forcer un peu le destin. S’il n’était de prime abord pas attiré par un poste dans les cages, Diogo Costa, arrivé de Suisse à l’âge de sept ans, s’est mué en véritable sauveur du Portugal en huitième de finale de l’Euro face à la Slovénie (0-0, 3 tab. à 0). Sur la séance de tirs au but, le gardien du FC Porto (24 ans) a arrêté les trois tentatives slovènes, permettant ainsi aux coéquipiers de Cristiano Ronaldo de s’extirper d’une situation bien délicate.

Diogo Costa, qui retrouvera l’équipe de France en quart de finale ce vendredi 5 juillet (21h), est ainsi devenu le premier gardien à arrêter trois tentatives lors d'une séance de tir au but dans un Euro. Dans toute l'histoire de la compétition, aucun portier n'avait par ailleurs réussi à garde sa cage inviolée lors de cet exercice. Le fruit d’un travail acharné mais aussi d’un mental à toute épreuve.

Une "posture" qui fait douter les tireurs adverses

"Ce n'est pas une coïncidence, bien sûr que non", clame Diamantino Figueiredo, entraîneur des gardiens du FC Porto depuis sept ans, dans un entretien à A Bola. "Cela a tout à voir avec sa posture, les nerfs d'acier qui font que celui qui va tirer le penalty ressent encore plus cette responsabilité. Diogo a cette capacité à faire douter le tireur."

Grâce aux conseils de Diamantino Figueiredo mais aussi de Vedran Runje, ancien portier de l’OM ou de Lens en charge des gardiens du FC Porto sur les trois dernières saisons, Diogo Costa a fait des penaltys sa spécialité. En octobre 2022, lors d’un match de poule de Ligue des champions face à Bruges, il en a d’ailleurs écarté deux. Une performance majuscule qui n'atteint pas les sommets émotionnels de la séance de tirs au but contre la Slovénie. "Je pense que c'est probablement le meilleur match de ma vie, peut-être le match dans lequel j'ai été le plus utile", a assuré le gardien portugais devant la presse. "Les joueurs changent d'avis et modifient leur façon de tirer. Je devais suivre mon instinct, c'est ce que j'ai ressenti. Je suis très, très heureux d'avoir pu aider l'équipe".

Clause à 100 millions d'euros

Résumer Diogo Costa à un monstre sur penalty serait toutefois réducteur. Celui qui se voyait bien joueur de champ durant ses plus jeunes années a gardé de cette période de formidables aptitudes dans le jeu au pied. "Dans ce secteur, il y a Ederson et Ter Stegen. Lui apparaîtrait dans un deuxième groupe, juste en dessous. Mais il est très jeune, il peut aisément les rejoindre", assure un spécialiste du poste auprès de L'Équipe.

Toutes ces qualités lui ont permis de s’imposer comme un titulaire indiscutable dans les cages de la sélection, où il était déjà N°1 lors de la Coupe du monde 2022. Au FC Porto, il est tout en haut de la hiérarchie des gardiens depuis la saison 2021-2022. "Nous n'avons aucun intérêt à le voir partir et nous voulons qu'il continue sous les couleurs du FC Porto", a clamé André Villas-Boas, le tout nouveau président des Dragons. Courtisé par plusieurs grosses écuries, Diogo Costa dispose d’une clause libératoire de 100 millions d’euros. Tout le peuple français espère désormais que sa cote ne grimpera plus durant cet Euro 2024.

Article original publié sur RMC Sport