"Une forme de provocation": Berbizier tacle aussi la communication de Galthié après la Coupe du monde de rugby

"Une forme de provocation": Berbizier tacle aussi la communication de Galthié après la Coupe du monde de rugby

Une voix dissonnante de plus contre la communication de Fabien Galthié. Après Richard Dourthe ou Denis Charvet, Pierre Berbizier s’agace face aux explications superficielles données par le sélectionneur le 8 novembre dernier, trois semaines après l’élimination du XV de France en quarts de finale de la Coupe du monde face à l’Afrique du Sud.

Le grand public "toujours sous l’emprise d’une communication bien maîtrisée"

Berbizier, ancien joueur (1981-1991) puis sélectionneur (1991-1995) des Bleus, aurait aimé que son ancien joueur entre davantage dans le détail plutôt que mettre en avant les datas et son bilan de 80% de victoires à la tête du XV de France.

"La France du rugby attendait au moins un bilan", confie-t-il dans Le Parisien. "Elle espérait qu’on lui explique le pourquoi du comment de cet échec retentissant. L’autre France, celle qui suit le rugby de plus loin et qui s’est passionnée pour les Bleus lors du Mondial, est toujours sous l’emprise d’une communication bien maîtrisée. Je ressens ce schisme en quelque sorte: on a d’un côté la France du rugby, qui voudrait comprendre l’échec, et de l’autre la France grand public qui se contente de ce qu’on lui donne. Mais, pardon, il n’y a pas eu de vrai bilan, au contraire, il y a même eu une forme de provocation avec cette fameuse phrase: ‘si c’était à refaire, je referais la même chose…’"

L’ancien entraîneur du Racing et de l’Italie reste interloqué par plusieurs choix effectués lors de la compétition. Il s’interroge aussi sur les départs massifs au sein du staff et souligne une sorte d’incohérence dans les choix tactiques évolutifs du staff qui ont, selon lui, perdu les joueurs lors du match face aux Springboks. Avant cela, il cite plusieurs cas lui posant questions.

"Qu’on nous explique le cas Bastien Chalureau, la gestion d’Antoine Dupont, pourquoi Julien Marchand (blessé lors du match d’ouverture face à la Nouvelle-Zélande et absent tout le reste de la Coupe du monde, NDLR), qui n’a toujours pas rejoué, est resté avec le groupe plutôt que de le remplacer par une force vive? À toutes ces questions, je n’ai pas de réponses."

"Quid de la préparation de cette Coupe du monde?", poursuit-il. "Un an avant, les entraîneurs de l’attaque et de la touche (Laurent Labit et Karim Ghezal) annoncent qu’ils partent, le prépa physique (Thibaut Giroud) annonce qu’il part, le manager (Raphaël Ibanez) a disparu des radars… Pourquoi ces gens-là n’ont pensé qu’à une seule chose, se casser? (…) Quelle était l’ambiance au niveau du staff, quelle a été sa vie en interne? Est-ce que c’est une des raisons de l’échec? Je n’en sais rien mais je pose la question. Tu attends de ton staff qu’il soit focus à 100 % sur l’objectif suprême, non?"

Pour Berbizier enfin, titulariser Antoine Dupont, tout juste remis d’une sérieuse blessure au visage, pour le choc face à l’Afrique du Sud, n’était pas une bonne idée. Une récrimination parmi beaucoup d’autres contre Galthié, jamais autant critiqué depuis le début de son mandat en 2019.

Article original publié sur RMC Sport