Football féminin: la coach de Chelsea dénonce le bodyshaming sur les réseaux sociaux, qui crée des troubles de l'alimentation chez les joueuses

En réaction à la déclaration alarmante de Fran Kirby, milieu de terrain de l'équipe féminine de Chelsea, autour du cyberharcèlement qui vise le corps des joueuses, Emma Hayes, entraîneuse du club londonien, a insisté sur les conséquences d'un tel bodyshaming sur la santé des athlètes.

Football féminin: la coach de Chelsea dénonce le bodyshaming sur les réseaux sociaux, qui crée des troubles de l'alimentation chez les joueuses

"Une peur des glucides" qui mine l'une des meilleures équipes du football féminin. Vainqueure des quatre dernières éditions de la Women's Super League (WSL), le championnat d'Angleterre, l'équipe féminine de Chelsea est en proie à "un problème de sous-alimentation", a dénoncé la coach Emma Hayes, ce vendredi.

Des troubles de l'alimentation dont la cause première serait "le harcèlement présent sur les réseaux sociaux autour de l'apparence physique des joueuses", a précisé l'entraîneuse du club anglais. Cette dernière en a également profité pour féliciter "fièrement" sa milieu de terrain, Fran Kirby, pour s'être exprimé dans une interview sur la chaîne Youtube du club, sur les conséquences réelles du bodyshaming pour la santé des joueuses.

"On me traite de grosse constamment, alors je dois cacher ce corps"

Blessures à répétitions, mauvaise récupération, malnutrition, troubles divers de l'alimentation: les joueuses sont "détruites" par les pressions autour de leur apparence physique, a déclaré Hayes, ce vendredi, avant de se dire "heureuse que Fran (Kirby) ait dit à haute voix ce que tant de joueuses ne disent pas assez".

Dans une séquence du nouveau documentaire réalisé par le club de Chelsea, la milieu de terrain apparait sur le terrain d'entraînement en pull. Interrogé sur les raisons d'une telle tenue pour s'entraîner, elle répond: "Parce qu'on me traite tout le temps de grosse, donc je dois cacher tout ça."

"Quel type de corps vous avez, à quoi vous ressemblez dans votre robe ou en maillot de foot: cela ne devrait pas avoir d'importance", précise Fran Kirby dans le documentaire. "La nutrition devrait être perçu comme un élément utile pour être fort et si cela signifie que vous devez manger plus, eh bien le vous faites parce que c'est ce dont votre corps a besoin, et non pas en raison de votre apparence devant la caméra", poursuit la joueuse.

Un apport glucidique nécessaire pour performer restreint par le bodyshaming

"Le bodyshaming est réel. Les joueuses le ressentent et j'étais fier que Fran l'ait dit parce qu'en tant que femmes, nous sommes trop souvent jugées sur notre apparence", a réagi la coach des Blues. Avant d'expliquer que "pour être performante, il faut manger des glucides en plus d’avoir une alimentation saine. Mais dans notre sport, il y a un problème avec la sous-alimentation et la sous-charge (glucidique) qui provient du fait que l'on nous demande constamment d'avoir une certaine apparence".

Mais sans se limiter à son équipe ou au milieu du football, Hayes décrit un problème qui serait présent "dans le sport féminin" dans sa globalité. Pour remédier à cette difficulté, qui mine la santé des athlètes et leur performance, elle insiste sur l'importance "d'éduquer les gens à ce sujet". "Les photographes n'en sont pas toujours conscients (du bodyshaming) par exemple, alors je leur dis souvent: 's'il te plaît, une photo sous cet angle n'est pas possible' ou bien je les invite à prendre en considération l'athlète et l'exposition de son corps sur les réseaux".

Article original publié sur RMC Sport

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