Fonds Marianne: le président du CIPDR omet de transmettre un document au Sénat

Le secrétaire général du comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR) Christian Gravel a reconnu ce mardi avoir omis de transmettre un document à la Commission d'enquête du Sénat sur le Fonds Marianne, une "erreur" dont il s'est excusé.

Christian Gravel était auditionné au Sénat par la commission d'enquête, qui démarrait ses travaux portant notamment sur la "sélection des projets et l'attribution des subventions" délivrées par le Fonds Marianne, lancé le 20 avril 2021 par Marlène Schiappa pour lutter contre le séparatisme.

Il a notamment été interrogé sur le principal bénéficiaire du fonds, l'association USEPPM, laquelle a bénéficié d'une dotation de 355.000 euros. Or, cette somme aurait seulement alimenté un site internet et des publications peu suivies sur les réseaux sociaux.

Une "erreur"

"J'ai compris (...) il y a quelques jours que vous n'avez pas reçu quelques pièces et notamment les fiches d'instruction exhaustives de certains projets (détaillant le projet de chaque association candidate, ndlr)", a-t-il déclaré.

"C'est une erreur de notre part. Nous aurions dû vous envoyer ces pièces, je pense notamment à l'USEPPM. Je vous rassure, il n'y avait pas qu'une (...) petite page", a dit Christian Gravel.

"Nous avons reçu une fiche d'instruction très détaillée et qui permettait évidemment (...) de nous convaincre de lui accorder la première subvention". Il s'est engagé à fournir ce document.

"C'est dommage de le découvrir en séance", a regretté le président PS de la Commission des finances du Sénat, Claude Raynal.

Signalement auprès du parquet national financier

Christian Gravel a par ailleurs assuré que "qualitativement, le bilan (de l'USEPPM, ndlr) est positif", citant le fait que cette association avait produit "500 posts, tweets, threads et vidéos" défendant les valeurs de la République sur les réseaux sociaux.

Cette association ne répondant plus, entre mai 2022 et février 2023, aux demandes du CIPDR d'un bilan quantitatif et qualitatif de son action, Christian Gravel a indiqué avoir procédé à un signalement auprès du parquet national financier. Et ce, "avant" la révélation de cette affaire fin mars par le journal Marianne et France 2, selon lui.

Christian Gravel a par ailleurs déclaré que la mise en place de ce fonds était "une commande politique" de la ministre alors chargée de la Citoyenneté, Marlène Schiappa, et que le Comité de sélection des 17 associations retenues in fine était composé de trois membres du cabinet de Marlène Schiappa et de trois membres du CIPDR.

Article original publié sur BFMTV.com