Fin de vie : « On n’a pas besoin de faire une nouvelle loi »

Le grand rabbin de France Haïm Korsia entre le président de la Conférence des évêques de France Mgr Éric de Moulins-Beauforf et le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Chems-Eddine Hafiz.  - Credit:LUDOVIC MARIN / AFP
Le grand rabbin de France Haïm Korsia entre le président de la Conférence des évêques de France Mgr Éric de Moulins-Beauforf et le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Chems-Eddine Hafiz. - Credit:LUDOVIC MARIN / AFP

Aux côtés des autres autorités religieuses, en particulier le président de la Conférence des évêques de France, Mgr Éric de Moulins-Beaufort, le grand rabbin de France s'est battu pour qu'il n'y ait pas de loi autorisant l'euthanasie ou le suicide assisté.
Les annonces faites par Emmanuel Macron sur « l'aide à mourir », ouvrant le droit à une aide à mourir dans un champ très délimité n'ajoutent pas grand-chose à l'appareil législatif, mais, c'est l'essentiel, ne légalisent pas l'euthanasie, réagit Haïm Korsia.

Le Point : Finalement, Emmanuel Macron n'a pas opté pour l'euthanasie ou le suicide assisté, mais ouvre la possibilité d'une aide à mourir. Qu'en pensez-vous ?

Haïm Korsia : Il n'y a pas de nouveau geste. Pas de nouveaux droits. Pas de nouvelle liberté. On met en place simplement une procédure exceptionnelle. Pour ma part, je pense que l'on aurait pu rester sur la loi en vigueur, et ne pas en ajouter en une. La loi Claeys-Léonetti ouvrait déjà des possibilités, et sur le terrain il y avait assez d'intelligence et d'humanité pour faire face à des situations exceptionnelles. Mais, bon, si l'on veut protéger le système, d'accord. Emmanuel Macron ne franchit pas la ligne de l'euthanasie ni même du suicide assisté, c'est ce qui compte. On reste dans le cadre des principes fondateurs établis par les lois Neuwith et Claeys-Léonetti. On empêche les malades de souffrir, le but n'est pas de tuer.

À LIRE AUSSI « Le temps de mourir est aujourd'hui considéré comme u [...] Lire la suite