« Les Fantômes » : « J’ai été marqué par les films d'espionnage d’Alan J. Pakula ou de Coppola »

Adam Bessa dans le rôle d'Hamid, le réfugié syrien qui mène une enquête clandestine pour retrouver son tortionnaire.  - Credit:MK2 FIlms
Adam Bessa dans le rôle d'Hamid, le réfugié syrien qui mène une enquête clandestine pour retrouver son tortionnaire. - Credit:MK2 FIlms

C'est un film sur la Syrie qui se passe à Strasbourg. Une histoire d'espionnage, avec une traque, des rebondissements, un suspense au cordeau… et en même temps une exploration poétique et profonde du deuil, du traumatisme et de la vie en exil. Bref, un film paradoxal et inattendu qui rive le spectateur à l'écran. Ce coup de maître s'appelle Les Fantômes et sort aujourd'hui en salle, après avoir été présenté lors du dernier Festival de Cannes à la Semaine de la critique. Il est l'œuvre du documentariste Jonathan Millet (né en 1985), qui signe ici son premier long-métrage de fiction.

On ne peut que se réjouir de l'irruption dans le cinéma français d'un cinéaste capable d'une telle maîtrise formelle, et qui s'intéresse en outre au monde qui l'entoure avec ambition et un souci d'enregistrer les soubresauts du monde contemporain. Car Jonathan Millet s'est inspiré de faits réels pour construire l'enquête que raconte Les Fantômes, celle que mène son héros, Hamid (Adam Bessa, extraordinaire d'intensité), exilé syrien en mission à Strasbourg pour retrouver Harfaz (Tawfeek Barhom), l'un des épouvantables bourreaux de la prison de Saidnaya, où il a été torturé.

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Le Point : Comment en êtes-vous venu à traiter de la recherche des criminels de guerre que mènent certains réfugiés syriens sur le sol européen ?

 - Credit: ©  Capture
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Jonathan Millet. © CaptureJonathan Millet : Mon intér [...] Lire la suite