Face au surtourisme, la Grèce limite le nombre quotidien de visiteurs sur l'Acropole

Les majestueuses colonnes du temple du Parthénon, au sommet de l'Acropole d'Athènes, attirent chaque jour jusqu'à 23.000 visiteurs. "Un chiffre énorme", déclarait en août la ministre grecque de la culture Lina Mendoni, qu'il convient de réguler pour garantir la sécurité et la longévité du site antique.

À titre d'expérimentation, le gouvernement a décidé de limiter le nombre de visiteurs quotidien dès ce lundi, rapporte le média américain CNN. Avec un objectif affiché de 20.000 personnes maximum par jour à partir d'avril 2024, soit avant la prochaine saison estivale. Un site web de réservation permettra de suivre l'affluence en appliquant un système de créneaux horaires.

"Par exemple, 3000 personnes seront autorisées à accéder au site entre 8h et 9h du matin, 2000 pendant l'heure suivante, de 9h à 10h", a souligné Lina Mendoni, à la station de radio grecque Real FM.

Des "goulots d'étranglement"

Alors que le site vieux de 2500 ans est ouvert tous les jours de 8h à 20h, c'est en effet le matin que le surtourisme saute aux yeux, créant des "goulots d'étranglement". "La moitié des visiteurs ont tendance à arriver le matin, entre 8 heures et midi", a déclaré Lina Mendoni. "Cela crée des conditions désagréables pour le site, les visiteurs et le personnel."

L'engorgement est particulièrement intense quand débarquent les passagers des bateaux de croisière qui sillonnent les mers Egée et Ionienne.

"L'Acropole est magnifique mais (...) le nombre de personnes est écrasant", témoignait en juin auprès de l'AFP une touriste américaine.

Le tourisme indispensable à l'économie grecque

"Les infrastructures ne sont pas adaptées" pour un si grand nombre de visiteurs, soulignait Ioannis Mavrikopoulos, gardien de ce site, considéré par l'Unesco comme le plus grand ensemble architectural et artistique que l'Antiquité grecque ait légué au monde", depuis trente ans.

Malgré l'inquiétude qui règne face à cette affluence extrême, le tourisme reste indispensable à un pays qui veut relancer son économie plombée par une décennie de débâcle financière. Les experts du secteur, qui représente près d'un quart de son PIB, espèrent dépasser cette année le record de 31,3 millions de touristes enregistré en 2019.

Article original publié sur BFMTV.com