Les excréments des chiens de traîneau rendent l‘archipel du Svalbard plus vert

Au Svalabard, archipel norvégien dans l’océan arctique, la végétation est plus dense, et les chiens de traîneau y contribuent ! Des chercheurs ont établi un lien direct entre l’élevage des animaux et le développement de la verdure sur ces îles. Toutefois, ce n’est pas forcément une bonne nouvelle d’après cette étude. Les explications avec Elise Gallois, première autrice.

En plein milieu de l’océan arctique, s’étend l’archipel glacé de Svalbard, région habitée la plus au Nord de la planète. Si sa température moyenne annuelle est de -4°C, Svalbard attire chaque année des milliers de touristes. En 2018, ils étaient 72.000 à avoir foulé le sol de ces îles norvégiennes. Et parmi les activités phares proposées par les autochtones : la célèbre balade en chiens de traîneau, qui connaît un succès rapide. Aujourd’hui, le Svalbard compte 12 parcs à chiens.

En analysant des clichés satellites de Svalbard, des chercheurs se sont rendu compte que la végétation s’était considérablement accrue sur des sites bien particuliers : notamment ces fameux parcs où les chiens de traîneau vivent quand ils ne sont pas en promenade. D’après leur étude, publiée dans la revue EcoEvoRxiv, les excréments des chiens fertiliseraient les sols, favorisant la prolifération des espèces végétales.

"44% plus vert"

"Entre 1985 et 2021, la végétation a augmenté de 44% dans les parcs à chiens en activité et de 39% dans les sites d'élevage abandonnés. Je ne m’attendais pas à un tel effet", s’étonne Elise Gallois, première autrice de l’étude. Pour obtenir ces résultats, l’équipe de chercheurs internationale a examiné des images satellites de l’archipel sur 36 ans. Ils ont ensuite calculé une valeur appelée “NDVI” (Normalised Difference Vegetation Index), qui permet d’évaluer la densité de végétation des paysages. "Plus la valeur du NDVI est élevée, plus la végétation est productive", indique la chercheuse à Sciences et Avenir. A l’inverse, des valeurs plus faibles indiquent une végétation moins dense et, en dessous d'un certain seuil, elles représentent des zones complètement désertiques.

D’après les scientifiques, la densification révélée par les clichés satellites pourrait s’expliquer par une modification de la chimie du sol dans ces régions. "Les excréments des animaux peuvent contenir de grandes quantités d'azote et de phosphore. Ces nutriments s’infiltrent dans le sol et[...]

Lire la suite sur sciencesetavenir.fr

A lire aussi