Européennes 2024 : une campagne à côté de la plaque

Le Parlement européen à Strasbourg (Bas-Rhin), le 18 avril 2023.   - Credit:Jean-Francois Badias/AP/Sipa
Le Parlement européen à Strasbourg (Bas-Rhin), le 18 avril 2023. - Credit:Jean-Francois Badias/AP/Sipa

Vue de Bruxelles, la campagne des européennes française – dont nous avons suivi chacun des grands débats – apparaît comme quelque chose lointainement en rapport avec l'Europe et la réalité de ses rapports de force politique. Tous, nous avons notre part de responsabilités. Les journalistes, en premier lieu, qui interrogent les candidats sur la Nouvelle-Calédonie ou le Hamas – sujets importants mais à propos desquels l'Union européenne est impuissante.

Les candidats qui digressent à volonté sur leur propre agenda politique – comme Jordan Bardella pour préparer le terrain de 2027 – ou qui adressent des signaux à des clientèles nationales sans rapport avec les enjeux européens – Manon Aubry et l'islamo-gauchisme.

Enfin, les grands dirigeants européens eux-mêmes, à qui cette vaste élection continentale sert de paravent aux cénacles plus discrets où ils continueront à délibérer loin des peuples européens. Les européennes passent à côté de l'essentiel : les compétences, ordinaires et restreintes mais réelles, du Parlement européen. Un grand malentendu, sans doute entretenu.

Une perte programmée pour l'influence française

Si bien que les Français s'apprêtent, pour une très large partie du spectre électoral, à voter « contre Macron ». Et pour bien punir le président de la République, une trentaine d'eurodéputés RN iront siéger à Strasbourg et resteront, cinq années de plus, en marge des grandes coalitions du centre gauche et du centre droit qui charpentent la vie polit [...] Lire la suite