Euro 2024: "Il est temps d'arrêter de ridiculiser Southgate", la presse anglaise fait son mea culpa
Il y a encore un match à gagner, mais les détracteurs mangent leur chapeau. Au lendemain de la qualification de l'Angleterre pour la finale de l'Euro 2024, grâce à sa victoire 2-1 sur le fil contre les Pays-Bas, la presse anglaise ne tarit pas d'éloges à l'égard de Gareth Southgate, tant décrié pour la pauvreté du jeu produit par son équipe et la fragilité des résultats obtenus. "La victoire lui donne raison", admet Sky Sports. "Southgate est proche d'une glorieuse revanche", constate la BBC. "Il a été mis en cause et insulté, mais c'est l'Angleterre qui est en finale", constate tout simplement The Guardian.
Comme dans presque tous les autres journaux, The Guardian rappelle que la colère des supporters anglais s'est matérialisée par des jets de projectile sur le sélectionneur après l'insipide 0-0 contre la Slovénie: "Southgate a évité les gobelets en plastique et les signes en V (geste insultant dans la culture anglaise, ndlr) de ses propres supporters lors de ce tournoi, et est devenu une sorte de paratonnerre de la rage et de la frustration anglaise. On peut dire que ce tournoi est sa plus grande réussite avec l'Angleterre, ne serait-ce que parce qu'il a dû surmonter deux autres obstacles: ses propres erreurs tactiques et le bruit blanc absurde qui l'entoure, l'anti-soutien, un cercle vicieux qui s'auto-entretient".
L'avis le plus tranché est à lire dans le Daily Mail. "Il est temps d'arrêter de ridiculiser Gareth Southgate, écrit le journaliste Oliver Holt. Alors peut-être que maintenant vous allez croire en lui. Peut-être que maintenant, avant qu'il ne soit trop tard, vous allez dire que vous vous êtes peut-être trompés avec Gareth Southgate. Peut-être que maintenant qu'il a mené l'Angleterre à deux finales consécutives du Championnat d'Europe, vous allez admettre ce qu'il a fait pour le football dans ce pays. Il est peut-être temps d'arrêter de lui jeter des gobelets de bière, de le ridiculiser et d'en faire un étranger dans son propre pays".
"Il y aura toujours des questions sur son approche"
Les plumes ne sont pas seulement plus douces parce que le titre n'est plus qu'à 90 ou 120 minutes. La "masterclass de coaching" avec Ollie Watkins et Cole Palmer contre les Pays-Bas apparaît comme une révélation. "Sa volonté d'être proactif me rend optimiste quant à notre capacité à franchir la dernière étape, même face à une équipe espagnole de haut niveau. Nous devrons choisir nos moments et être à notre meilleur niveau pour battre l'Espagne. Mais la première période de la demi-finale a montré que nous sommes capables de battre n'importe qui. Et la seconde a prouvé sans l'ombre d'un doute que ce manager a le courage de prendre des décisions qui font gagner un match", lit-on dans un autre édito du Daily Mail.
Gareth Southgate, qui était villipendé comme l'est Didier Deschamps de l'autre côté de la Manche, est désormais vraiment considéré comme un homme capable de mettre un terme à la disette qui dure depuis 1966. "Il y aura toujours des questions sur son approche - justifiée ou non - jusqu'à ce qu'il fasse franchir à l'Angleterre la ligne d'arrivée après en avoir été si proche si souvent", résume la BBC, qui soutient que "Southgate a grandi dans ce tournoi en même temps que l'Angleterre". Même son de cloche pour l'ancien défenseur international Jamie Carragher: "Tout manager peut commettre une erreur. Ce qui est essentiel, c'est qu'ils ne fassent pas deux fois la même. Southgate a appris ses leçons et l'Angleterre peut récolter la récompense d'une victoire dans un tournoi majeur."